Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, après s'être imprégné des dossiers soumis à son département, a décidé de communiquer. Lors d'une conférence de presse tenue hier à l'hôtel El Djazaïr, il a donné beaucoup de chiffres, mais délivré aussi quelques messages. Le secteur de l'artisanat et du tourisme emploie plus de 900 000 personnes en Algérie, ce qui représente entre 9 et 10% de la population active totale du pays. Le secteur enregistre 430 000 emplois dans le tourisme, dont à peine 2,5% dans le secteur public représenté par Gestour avec 13 entreprises (qui emploient 10 000 personnes) et 420 000 emplois dans le secteur privé. La stratégie de développement s'appuie sur quatre postulats : la mise à disposition du foncier et son aménagement, le soutien à l'investissement, le plan qualité et la promotion de la destination. En termes d'investissement, 713 projets ont été accordés dont 95% sont hors ZET. Les capacités attendues sont de 82 000 lits supplémentaires pour un coût de 260 milliards de dinars. Dans ce contexte, l'on note que 130 projets sont avancés, 405 en cours d'exécution (taux d'avancement de 70%) et 120 à l'arrêt (12 000 lits). Gestour pilote un programme de mise à niveau qui concerne une soixantaine d'infrastructures pour une enveloppe globale de 70 milliards de dinars. L'investissement est porté essentiellement par le secteur privé. Concernant l'encadrement des opérateurs de voyages, M. Benmeradi a affirmé : «Un effort de mise à niveau a été entrepris. Nous avons plus de 800 agences qui activent dans le domaine. C'est bien, mais pas suffisant. Si l'on voit de plus près l'activité de ces agences, nous remarquons très vite que 90% activent dans le tourisme émetteur, alors que notre objectif est de les mobiliser pour assurer le réceptif, attirer la clientèle étrangère et mobiliser le tourisme domestique qui n'est pas assuré par ces opérateurs.» «Souvent, nous avons réduit la destination Algérie au tourisme international. Quand on examine les flux de devises entre touristes qui rentrent et Algériens qui sortent au niveau de la Banque d'Algérie, nous remarquons que nous avons une balance déficitaire. Si nous avons plus de touristes algériens qui pourraient bénéficier d'infrastructures en Algérie (vacances et loisirs) et même sans avoir un touriste international, cette balance sera positive», explique-t-il. M. Benmeradi a annoncé l'organisation, les 14 et 15 avril prochain, des Assises nationales du tourisme qui vont regrouper tous les opérateurs, associations, consommateurs et administrations. Il sera question d'examiner les problématiques liées à l'investissement (foncier, réalisation de projets, financement et allégement des procédures).