La puissance des explosions qui ont endeuillé le marathon de Boston lundi laisse penser à des bombes artisanales déposées au sol accompagnées de billes d'acier ou de clous pour multiplier les dégâts, selon les premiers témoignages et éléments de l'enquête. Le FBI et la police de Boston se refusaient mardi à livrer des détails de l'enquête à ce stade ou à évoquer une quelconque piste, islamiste ou intérieure, au lendemain de la double explosion qui a provoqué la mort de trois personnes et fait plus de 170 blessés. Une trentaine de policiers scientifiques spécialistes des explosifs ainsi que des équipes canines ont été dépêchés sur place pour l'enquête, a affirmé lors d'une conférence de presse l'agent spécial Gene Marquez, du Bureau de l'ATF, l'agence fédérale chargée de traquer les armes et explosifs en circulation. « Il va falloir plusieurs jours pour étudier la scène de crime », a-t-il affirmé. La puissance des deux bombes, avec un effet de souffle relativement limité, semble écarter l'utilisation d'explosifs de types militaires, type C4 ou Semtex, très puissants et difficiles à se procurer. Les abords de l'arrivée du marathon ont été examinés à deux reprises, le matin et une heure avant l'arrivée des premiers coureurs, sans qu'aucune trace d'explosif ne soit trouvée, selon le commissaire de Boston Edward Davis. Il pourrait donc s'agir d'une bombe artisanale facilement transportable dont la composition n'a pas été précisée. Nombre d'attentats à la bombe ces dernières années sont perpétrés avec des « bombes tuyaux » ou du TATP (triacétone tripéroxide). Les « bombes tuyaux » sont constituées d'un tuyau de métal dans lequel est disposé l'explosif, qui peut être de la dynamite ou encore de la poudre noire. C'est ce type de bombe qu'avait utilisé Eric Rudolph pour l'attentat du parc du Centenaire à Atlanta (Georgie) pendant les jeux Olympiques qui fit deux morts et 112 blessés