Les Béjaouis se réjouissent de cette visite Les touches d'embellissement du chef-lieu, par certains endroits, rendent compte du circuit qui sera emprunté par le cortège officiel. Décidément, les vieux réflexes ont la peau dure dans notre pays. Pourtant, on est loin de l'époque tiers-mondiste; mais hélas, ce n'est pas le cas à Béjaïa. Un constat qui saute aux yeux, notamment depuis l'annonce de la visite du Premier ministre. C'est désormais la course contre la montre à laquelle s'attèllent les autorités locales pour recevoir le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le décor est planté! Rien à dire. La population est-elle condamnée à vivre dans l'insalubrité et la pollution? Est-ce un manque de volonté? Est-ce une attitude délibérée que de laisser la situation se délabrer à ce point? Ce sont des questions qui se posent dans l'ex-capitale des Hammadites, au simple citoyen, la société civile en général et les élus en particulier. Même si la propreté et le nettoiement ne sont pas l'affaire des autorités locales uniquement, étant donné que c'est aussi une question de civisme, il n'en demeure pas moins que lorsqu'on veut, on peut. Sinon, comment expliquer cet engouement sans précédent des autorités à nettoyer la ville de fond en comble. Trottoirs entièrement refaits et repeints, routes revêtues ou entièrement refaites par endroits, éclairage rétabli sur l'itinéraire prévu, murs badigeonnés, traçage des routes appliqué expressément, carrés de poubelles carrément nettoyés dans quelques endroits et même des arbustes ont été plantés pour la circonstance et au besoin arrosés sur certains boulevards. Tel est le décor qui prévaut ces derniers jours à Béjaïa. Même si la date de la visite n'est pas encore officiellement arrêtée, on peut aisément deviner l'itinéraire de cette dernière rien qu'à voir les lieux et les places qui ont eu droit à ce toilettage de circonstance. On accélère même les travaux des deux ronds-points de Nacéria et d'Aamriw pour faire fonctionner le jet d'eau à l'occasion de cette visite. «Espérons bien qu'ils fonctionneront à longueur d'année», soupire un citoyen blasé. Bougie, cette perle de l'Afrique du Nord a perdu un peu de sa réputation ces dernières années. Certes, ce ne sont pas les fermetures de routes et autres blocages des administrations qui contrediront les autorités locales dans leur volonté de bien faire, mais le tableau qu'offre la ville de Yemma Gouraya au bout d'une quinzaine de jours de labeur, prouve on ne peut mieux que vouloir, c'est désormais pouvoir. Les touches d'embellissement du chef-lieu, par certains endroits, rendent compte du circuit qui sera emprunté par le cortège officiel. Est-ce que d'autres ruelles et quartiers ne sont pas concernés par cette action d'embellissement? La réponse, nous la saurons dans un proche avenir. Pour leur part, les habitants se réjouissent de cette visite, non pas pour les projets à inaugurer ou à inscrire, mais plutôt pour l'engouement qui a gagné enfin les autorités locales pour donner un coup de balai dans l'ex-capitale des Hammadites. A cet effet, les commentaires vont bon train dans les rues et artères de la ville de Yemma Gouraya. «Si c'est comme ça que ça marche, il faut d'ores et déjà inscrire d'autres visites même d'une manière officieuse», nous déclare un groupe de jeunes du quartier Aamriw avant qu'un autre passant ne les paraphrase: «C'est dire que ce n'est que la visite du Premier ministre, alors si c'était la visite du Président qui est attendue, on aurait assisté à quoi?». Certaines langues qui se félicitent de la visite du Premier ministre vont jusqu'à regretter sérieusement la visite programmée et promise du président de la République, car en fait, les citoyens jugent que ce n'est guère fortuit.