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La face cachée d'une ville paisible
TIGZIRT
Publié dans L'Expression le 08 - 02 - 2004

Cette belle cité touristique située à 39 km à l'ouest de Tizi Ouzou, est célèbre par ses vues panoramiques enchanteresses, elle l'est, aussi, par ses «tronçons de la mort».
Enserrée entre la forêt Mizrana et la paisible côte méditerranéenne, la pureté des balades touristiques contraste mélancoliquement avec les émanations lugubres de la présence des hordes intégristes. Le tronçon reliant Dellys à Tigzirt, est l'un des chemins où rares sont les passagers qui en sortent indemnes. La tension qui a baissé d'un cran à la faveur d'une accalmie relative a repris de plus belle suite au dernier carnage qui a coûté la vie à deux militaires et un garde communal. La peur est redevenue maître des lieux. Il est 7 heures du matin. Les premiers fourgons de transport font leur apparition. Les voyageurs, la mort dans l' âme, savent pertinemment qu'ils sont dans une zone hors contrôle de l'Etat. Alors, le froid matinal qui règne sur l'allée bordée de chênes, perce même l'intérieur des engins pour piquer droit au coeur. A ce moment-là, le silence abyssal est l'unique expression qui s'impose pour refléter authentiquement cette trouille bleue noyée au milieu de la verdure hivernale. Le mouvement des yeux prend une cadence inaccoutumée afin d'intercepter le moindre indice qui évoque le péril. Des précautions qui ont, à maintes reprises, montré leurs limites car les sales besognes des terroristes ne s'embarrassent pas de ces petits détails. Seule consolation: on s'efforce de croire que les sbires du tristement célèbre, Hassan Hattab, ne s'attaqueraient qu'aux «gens d'armes». Mais malgré cela, y a-t-il une personne qui n'est pas impliquée, directement ou indirectement, dans la lutte antiterroriste ? C'est ainsi, fondant comme neige au soleil. Chaque bipède aperçu fait rejaillir l'orage de l'inquiétude. Il est vrai que plusieurs citoyens ont eu auparavant affaire à ces «petits Ben Laden», connu, lors de ces rencontres inespérées, des fins, plus au moins, «heureuses». Ce dans le cas où les faux barrages se limitent aux rackets ou autres interrogatoires routiniers: «D'où viens-tu?», «que fais-tu?» et autre «connais-tu quelqu'un qui nous en veut?» Ces gens-là rompent, le temps d'un éclair, le silence en tentant tant bien que mal, ou plutôt, tant mal que bien, d'apporter le réconfort nécessaire à même de surmonter une hystérie sans pareille.
Pour les conducteurs, la fatalité semble de mise. Leur «pain» quotidien est tributaire du degré d'audace dont ils feraient montre. Saïd en est un. Agrippé à son volant, il roule en laissant se glisser sur sa mine une légère insouciance dans le but, visiblement, de détendre ses clients anxieux. Une vaillance qu'il considère «normale», tout en arborant ce fatidique argument: «Y a-t-il plus grand danger que de voir les siens crever de faim?». C'est, d'ailleurs, la même raison qui contraint tout ce monde à se «jeter dans la gueule du loup». La demi-heure, le temps que le trajet, qui semble s'écouler à reculons arrive enfin à son terme. Les langues se délient. Chacun raconte à sa manière les mésaventures dont il a été témoin. Les endroits sont scrupuleusement désignés. Les atrocités aussi. Un tantinet relaxé, les «aventuriers de l'aube», oublient momentanément leurs précédentes péripéties sans pour autant déconsidérer celles plausibles au chemin de retour. Fait saillant: les deux casernes implantées au beau milieu de la forêt infestée, épaulées par un nombre non négligeable de patriotes et gardes communaux, n'ont pas pu stopper l'hémorragie meurtrière engendrée par la terrorisme islamiste. Les forces de sécurité ne font que comptabiliser les pertes humaines et matérielles. L'inaccessibilité de la forêt, mais également son relief abrupt ont rendu toutes les opérations de ratissage inefficaces.
Les efforts sécuritaires ont de tout temps buté sur les écueils de la nature. A propos, les anciens maquisards rappellent, savamment, l'expérience de l'armée qui s'y était cassé les dents.
Tout son arsenal de guerre n' a pas eu raison d'une forêt impénétrable. D'où les spéculations les plus folles qui se ressassent à satiété, en particulier celle relative aux «va-et-vient» de l'émir du Gspc.
Livrés aux mains des intégristes, les villages voisins n'ont point la possibilité de profiter des «générosités» de ce lieu mythique à l'état pur. A titre illustratif, le village Tibecharine s'est vu privé de son eau potable pour cause de défaillance au niveau de la conduite reliant la source principale audit village.
Qui oserait s'y aventurer?! Idem pour les lieux de culte orphelins des masses d'antan qui y convergeaient, joyeusement. Rien à signaler si ce n'est les quelques bergers qui font paître leurs troupeaux aux abords de la forêt touffue qui, eux aussi, prennent la poudre d'escampette dès que la présence des bourreaux se précisent. Malgré l'atmosphère électrique mêlée de terreur, les Tigzirtis revigorés par l'implantation des éléments de l'ANP, vaquent à leurs occupations, bravent les dangers en substituant à la peur la vigilance.


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