La tuerie qui a secoué le village d'Aït Issad, dans la commune d'Ifigha, a connu un développement rapide, dimanche dernier. L'auteur du double assassinat s'est rendu de lui-même aux services de sécurité. Agé d'une cinquantaine d'années l'homme a abattu sa première victime avec un fusil de chasse avant de poursuivre sa besogne en tuant le neveu de celle-ci. Après ce crime, il s'est enfui, mais pas pour longtemps. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité qui ont assuré que l'arrestation de l'auteur n'est qu'une question de jours. Ce drame a secoué, non seulement le village d'Ait Issad, mais toute la commune d'Ifigha. Un genre nouveau en effet dont les mobiles et les conséquences échappent complètement aux normes sociales locales admises. Jadis, les codes anciens ne justifiaient pas, mais expliquent les mobiles. Les populations savaient sans aucun doute les mobiles d'un crime. Aujourd'hui, la criminalité a envahi la wilaya de Tizi Ouzou et toute la région. Les services de sécurité peinent à juguler cette tendance à la hausse de la criminalité. De la petite délinquance qui consistait aux vols à la sauvette, celle-ci s'est développée en se mutant vers d'autres formes plus dangereuses, non seulement pour l'auteur et la victime, mais pour tout l'équilibre de la société. Des années ont passé et la criminalité a pris des visages nouveaux et plus horribles. Des faux barrages, des kidnappings et des enlèvements sont signalés à travers les routes et les villages de la wilaya de Tizi Ouzou. La population découvre le visage hideux de la grande criminalité. Des citoyens sont kidnappés par des groupes lourdement armés et bien organisés. Est-ce l'étape ultime du grand banditisme? Aujourd'hui, l'insécurité gagne les villages autrefois havres de paix. La sécurité sur les biens et les personnes est menacée de jour comme de nuit. D'autres tares viennent se greffer à ce malheur. Le kidnapping d'enfants devient aujourd'hui la source n°1 de l'angoisse collective. En fait, le crime d'Ifigha ne constitue pas en soit une nouveauté. La violence a pénétré tous les espaces. Les familles, les villages, les stades et même l'école. Les cours ont, à maintes reprises, servi d'arènes de gladiateurs. Au lycée de Boudjima, il y a quelques semaines, une bagarre a éclaté entre des élèves et une bande venue de Boumerdès. Ils ont fait effraction à l'intérieur de l'établissement sans être inquiétés. Plusieurs lycéens ont été blessés à l'arme blanche et l'exemple n'est pas unique.