Alors que la commission n'a pas encore finalisé l'architecture de la nouvelle Constitution, les partis tentent d'imposer leur choix. Les propositions sur la révision de la Constitution pullulent. L'installation de la commission chargée d'élaborer la Loi fondamentale a donné du fil à retordre pour les partis. Ces derniers font de ce dossier leur préoccupation majeure. Cette semaine, les partis se disputent les tribunes pour étaler leurs propositions. Alors que la commission n'a pas encore finalisé l'architecture de la nouvelle Constitution, les partis tentent d'imposer leur choix. Après un long silence, le FLN et le RND reviennent en force sur la scène pour accompagner le dernier chantier du processus des réformes. L'ex- parti unique a remis sur le tapis ses anciennes propositions. Pour rafraîchir la mémoire de l'opinion publique, le FLN a consacré, samedi dernier, une rencontre à ce sujet. Il a plaidé pour un régime semi-présidentiel. M.Boudjemaâ Souileh, membre du Comité central (CC) de ce parti, a indiqué que le FLN favorise le système «semi-présidentiel». Le FLN veut que le pouvoir exécutif dans la future Constitution soit «bicéphale» composé du président de la République et du Premier ministre. Au chapitre de la cohérence et de l'équilibre entre les pouvoirs, le parti FLN oeuvre à ce qu'il y ait «une coopération, une harmonie et un équilibre qui puissent préserver l'indépendance de chaque pouvoir», a précisé M.Souilah. avant d'ajouter: «Nous sommes à la recherche d'un système de pouvoir exécutif puissant, garant de la sécurité, la souveraineté et des composantes du pays». Vingt-quatre heures après, le RND lui emboîte le pas. Le Rassemblement national démocratique a réitéré, dimanche dernier, son appel en faveur d'un système semi-présidentiel en prévision de la prochaine révision de la Constitution. Il justifie son choix par la nécessité d'«épargner au pays un blocage institutionnel». Lors d'une conférence parlementaire ayant pour thème «l'architecture des lois sur fond de réformes politiques», le président du Groupe parlementaire, M.Miloud Chorfi a expliqué que ce choix «est de nature à garantir la contribution de tous les courants politiques à la gestion des affaires du pays, contrairement aux régimes présidentiel et parlementaire qui conduisent vers le bipartisme». Le RND propose également, a ajouté M.Chorfi, le renforcement des prérogatives du gouvernement qui sera responsable de son programme, lequel doit bénéficier de l'approbation de l'Assemblée populaire nationale (APN), et de limiter la législation par ordonnance aux cas d'extrême urgence. Ainsi, les partisans du régime présidentiel sont de plus en plus nombreux. Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès a plaidé, à plusieurs reprises, pour un régime semi-présidentiel. «Le régime semi-présidentiel est le mieux adapté pour l'Algérie», a-t-il soutenu. De l'autre côté, les appels à un régime parlementaire se multiplient davantage. Après Louisa Hanoune, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) plaide pour un régime parlementaire. Le MSP, quant à lui, plaide pour un régime parlementaire qui doit rendre le Parlement responsable devant le peuple et l'organe exécutif devant le Parlement, à condition que cette responsabilité soit soumise à un contrôle général et réglementaire. Le secrétaire général du parti Fedjr El Djadid, Tahar Benbaïbèche, a appelé, samedi dernier à M'sila, à l'instauration d'un régime parlementaire dès l'adoption de la prochaine Constitution.