Les kidnappings ne sont pas le seul fait du terrorisme qui sévit dans la région depuis plusieurs décennies Ce phénomène de kidnapping a eu des répercussions dramatiques sur la situation économique de la wilaya. Plus de 70 investisseurs ont plié bagage en deux ans. Une victime a été libérée après une semaine de captivité et une autre enterrée après qu'elle ait été retrouvée morte dans un puits. Deux sorts bien différents pour deux victimes d'un même phénomène, le kidnapping. Le drame, c'est que cela se passe dans la même wilaya, Tizi Ouzou, et cela dure depuis une décennie. En effet, Yazid Kahil, fils d'un entrepreneur d'Aït Zmenzer a été libéré dans la nuit de samedi à dimanche aux environs de minuit. Selon des sources locales, les ravisseurs l'ont déposé devant la demeure de son oncle, proche de la maison familiale à Ighil Lmal. Cependant, aucune source ne pouvait, jusqu'à hier dans l'après-midi, confirmer ou infirmer des informations sur un éventuel payement de rançon par la famille. L'on se rappelle que dans les jours qui ont suivi sa disparition, des informations non vérifiées, toutefois, circulaient sur une rançon de deux milliards de centimes qu'auraient réclamée les ravisseurs. Autre lieu, autre sort. Hier à Béni Douala, la famille Laceuk a enterré son fils enlevé au mois de février dernier. Le corps de Laceuk Ali, âgé d'une trentaine d'années, a été repêché d'un puits, mercredi dernier, par des citoyens du village Taâzibt dans la commune de Naciria. La famille a identifié la victime. Hier, Laceuk a été enterré au cimetière de son village à Béni Douala. La famille Laceuk, aura, pour rappel, passé près de trois mois sans nouvelles de son fils avant de découvrir l'horreur. En fait, les histoires de kidnappings et d'enlèvements se banalisent de plus en plus. Les enquêtes menées par les services de sécurité commencent à élucider bien des points qui demeuraient jusque-là obscurs. Les kidnappings ne sont pas le seul fait du terrorisme qui sévit dans la région depuis plusieurs décennies. L'affaire qui a soulevé l'émoi de toute la wilaya, il y a deux années, illustre bien cette situation. En effet, blessé lors de la tentative de son kidnapping, l'entrepreneur Hand Slimana rendra l'âme quelques jours après son transfert à l'hôpital. Seul son cousin Omar qui l'accompagnait, aura été enlevé puis relâché après une large mobilisation citoyenne. L'enquête menée mettra au grand jour un réseau de malfaiteurs bien organisé. Des personnes impliquées au plus haut degré étaient de la même région que la victime. Le phénomène n'est pas isolé. Bien au contraire. Selon toute vraisemblance, il s'agit d'une connexion entre le terrorisme et le crime organisé. Les ravisseurs visent des personnes riches tels les entrepreneurs et les commerçants. Depuis 2005, la wilaya de Tizi Ouzou aura connu quelque 75 cas d'enlèvements. Ce phénomène et l'insécurité qu'il charrie ont eu des répercussions dramatiques sur la situation économique de la wilaya. En l'espace de quelques années, près de 70 investisseurs ont plié bagage de crainte pour leurs affaires et leur vie. Cette saignée a eu de son côté comme corollaire, un chômage endémique qui frappe près de 20% de la population. Malgré les promesses de venir à bout de ce phénomène, les kidnappings et enlèvements animent encore la chronique locale.