img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P130511-02.jpg" alt=""Ghrib n'est pas l'unique responsable!"" / Drif fut l'unique président qui a réussi à offrir une Coupe d'Afrique au MCA en 1976 M.Abdelkader Drif est le seul ancien président du Mouloudia Club d'Alger à avoir offert aux Vert et Rouge leur premier et unique titre africain en 1976. Sollicité par L'Expression, l'ex-président de la section football du MCA a bien voulu répondre à cette invitation à travers cette interview en acceptant de revenir sur le dernier scandale du boycott de la cérémonie de remise des médailles de la Coupe d'Algérie tout en désignant les responsables qui ont mené le club à cette situation qui a terni l'image de marque de cette prestigieuse et historique équipe. L'Expression: Avec du recul, comment avez-vous vécu le boycott de la cérémonie de la Coupe d'Algérie par les joueurs et dirigeants du MCA? Abdelkader Drif: Je commence par dire: autres temps, autres moeurs. La courbe évolutive de l'ensemble du mouvement sportif national n'a pas évolué dans le sens positif. C'est d'ailleurs le même problème qui se pose en politique, en économie et le reste des problèmes sociaux; en un mot, il y a une anarchie qui s'est instaurée sans que, ni la puissance administrative, ni la responsabilité politique n'ont pu jouer le rôle à ce niveau. Par conséquent, ce qui s'est passé le 1er mai au stade du 5-Juillet n'est que la résultante de ce qui a été semé non seulement par des dirigeants actifs du MCA mais également par l'ensemble des responsables du football national: fédération et Ligue dans leur ensemble. Pouvez-vous être plus explicite? Lorsqu'on cède le passage de pseudo-dirigeants sans qu'il y ait des balises mises à leur gestion, je pense que le dirigeant désigné comme responsable dans ce malheureux accident je veux parler de Omar Ghrib, n'est pas à mon sens le seul et unique responsable. J'associe aussi l'instance fédérale et à sa tête son président dans cette faillite. Pour preuve, qui mieux que le président de la FAF, maître de la cérémonie, pouvait par autorité, amener le ou les responsables qui avaient pris sur eux la décision de ce boycott. Je suis absolument sidéré, en tant que sportif d'abord et en tant qu'ancien responsable, de voir le ministre de la Jeunesse et des Sports s'impliquer à la place de Hadj Raouraoua. Cela a abouti à la situation cocasse. C'est-à-dire une gifle administrée à toute la République à travers son ministre. Et c'est ça la réalité des choses. Quel commentaire faites-vous sur les décisions prises par la commission de discipline de La Ligue de football aux personnes responsables de ce geste bien condamnable? En ce qui me concerne, je me mets dans la même position que lorsqu'il y a une décision de justice: soit que je respecte ce que les responsables de la commission de discipline ont pris comme décision et ce, par principe. Ceci étant, je suis profondément affecté parce que quelles que soient les personnes sanctionnées, c'est le club tout entier qui l'a été. Pensez-vous que ces sanctions sont compatibles avec l'acte du boycott? Je suis toujours dans la même position. Je le répète, je respecte la décision de la commission et je suis affecté parce que le club a été touché dans son ensemble. Il s'avère que Ghrib n'avait pas de fonction officielle du fait qu'il est considéré comme dirigeant bénévole, quel commentaire cela vous inspire t-il? C'est une question intéressante dans la mesure où elle met à jour le dysfonctionnement des structures du club. Je reviens au fond du problème qui touche la responsabilité de ceux qui doivent contrôler ce qui se passe dans les clubs. Et on revient encore une fois à l'instance fédérale qui a, elle-même mis en place la structure dite de professionnalisation de notre football et qui, à mon sens n'a pas pu ou n'a pas su faire respecter son propre cahier des charges. Je rappelle à ce sujet que Omar Ghrib, sans fonction officielle, a toujours été invité dans les grandes manifestations organisées par la fédération et son président. Je termine par le fait suivant: pour moi, je pose la question en interne. Il faut rappeler que le Mouloudia d'Alger, depuis 2001, c'est-à-dire après le divorce avec la Sonatrach, a fonctionné avec un système que je qualifie de mafieux. Comment ça? Tout simplement parce qu'il a été pris en otage par un parrain autoproclamé, Rachid Marif. Et Omar Ghrib n'est que le produit (ersatz) de ce système phagocyté. Il y a au MCA, une autorité d'apparence qui a pour nom Omar Ghrib, mais il y a une autre autorité de fait qui est derrière cet écran qui est au MCA et qui est Marif. Connaissant l'organisation de la Sonatrach lorsque vous étiez responsable du MCA, comment voyez-vous la sanction du président du conseil d'administration de la SSPA MCA? Encore une fois, je ne m'autorise pas à commenter les décisions de la commission de discipline qui sont du ressort de la souveraineté de ceux qui les ont prises. De plus, je ne connais pas les tenants et aboutissants du problème. Mais je dois, tout de même dire que j'ai beaucoup de respect et d'amitié pour Kamel Amrouche, cadre de valeur de cette grande entreprise. Comment voyez-vous cette défaite en finale de la Coupe d'Algérie? Je suis sportif. Il y a un gagnant et un perdant. En cinq finales, le MCA en a gagné quatre et l'USMA ne s'est jamais rebellée. Concernant la rencontre en elle-même, je pense que le dispositif mis en place par Courbis était nettement plus professionnel que celui de Djamel Menad. Cela veut dire que l'expérience de Rolland Courbis a été plus déterminante que celle de Menad. Pensez-vous que le MCA pourrait arracher le titre de champion d'Algérie ou du moins la 2ème place dans les conditions actuelles? Si on s'en tient à la martingale des points, à ce stade de la compétition, rien n'est encore joué. Objectivement, l'Entente de Sétif est mieux placée que l'USM El Harrach et le Mouloudia d'Alger pour arracher le titre de champion d'Algérie. Quant à la deuxième place j'estime qu'elle se jouerait lors de la dernière rencontre entre les deux équipes concernées. Pour ce qui est de l'avenir du MCA, je n'ai pas sous les yeux le programme bien défini de l'entreprise Sonatrach et de ce qu'elle voudrait faire avec le Mouloudia. J'espère seulement que l'implication de l'autorité politique à accepter que Sontrach soit avec le MCA soit faite dans le but de remettre l'Histoire à sa place. Le public a été à la hauteur de sa mission. Mieux encore, il a donné une véritable leçon de sportivité aux responsables du Mouloudia. En tous les cas, moi, je n'ai pas été surpris par la réaction sportive des supporters du Mouloudia car ils viennent de prouver justement qu'ils sont des connaisseurs...Seulement, il faudrait les laisser dans leur contexte algérien et non dans le contexte chinois... Quelle est donc votre conclusion? J'exprime par le biais de L'Expression, toute l'histoire que j'ai vécue avec le MCA, affichant ma désapprobation devant ce que l'on a fait de notre club. Et quand je dis «on», je pense à Marif. On a vulgarisé le Mouloudia au lieu de respecter son histoire, mais on l'a plutôt piétiné au lieu de respecter tous ceux qui ont fait sa gloire depuis 1921.