Un méchant virus est signalé pas très loin de notre pays. A portée d'avions pourrait-on dire. Surtout quand le trafic de ces avions est particulièrement dense avec les pays touchés. En effet, des malades atteints par ce virus sont signalés, entre autres, en France et en Arabie Saoudite. Des pays avec lesquels nous échangeons, habituellement, beaucoup de voyageurs. S'in ne s'agit pas de céder à la panique, la vigilance doit être cependant de mise. Surtout que nous sommes à la veille des grandes vacances où les échanges de voyageurs avec la France atteignent des taux de fréquence record. Cela est aussi vrai avec l'Arabie Saoudite et les voyages Omra qui font le plein durant le mois sacré de Ramadhan qui est à nos portes. Sans y ajouter le pèlerinage à La Mecque. Quel est ce virus et où a-t-il été détecté? Dans le jargon médical on l'appelle ce nouveau virus le «nCov». Selon l'OMS, il s'agit d'un «nouveau coronavirus (qui) est une souche particulière jamais encore identifiée chez l'homme...on a très peu d'informations sur la transmission, la gravité et les conséquences cliniques de cette infection». Oui mais un coronavirus, c'est quoi? Toujours selon l'Organisation mondiale de la santé, le terme désigne «une vaste famille de virus susceptibles de provoquer un large éventail de maladies chez l'homme». Nous avons vu plus haut la particularité de ce «nouveau coronavirus» encore inconnu, il y a moins d'un an. Ses premiers symptômes sont ceux d'un rhume banal (toux, fièvre, essoufflement, mucosités, douleurs thoraciques, etc.). Mais après une période d'incubation de 10 jours les choses peuvent se compliquer et se transformer en maladies plus sévères. La plus courante est le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Depuis jeudi dernier nous avons appris que ce nouveau virus cause aussi une insuffisance rénale. Bien que depuis sa découverte, en 2012, des cas de malades atteints par ce virus ont été signalés dans six pays (Angleterre, France, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Jordanie et Qatar), nous assistons ces derniers jours à une brusque flambée de cas. D'un cas signalé, mercredi dernier, en France, deux autres cas l'ont été le lendemain et un troisième cas hier. Il s'agit de personnes ayant été en contact avec le premier malade qui aurait contracté le virus lors d'un voyage à Dubaï. L'Arabie Saoudite a, de son côté, signalé à l'OMS deux nouveaux cas, jeudi dernier. Face à ces cas l'OMS reste stoïque. Elle «ne conseille pas de dépistage particulier aux points d'entrée (des pays), ni l'application de quelconques restrictions aux déplacements ou au commerce» précise son dernier communiqué. Le sacro-saint «principe de précaution» n'est pas évoqué. Pour certains observateurs «on doit, aujourd'hui, l'excès de prudence de l'OMS, au flop de son excès de zèle pour la grippe A». C'était, pour rappel, en juin 2009. L'organisation onusienne avait créé la panique en déclarant l'alerte maximum (niveau 6) face aux cas de grippe A (virus H1N1) qu'elle a, trop vite, considérés comme une pandémie. La suite, tout le monde la connaît. Si cette réaction s'avère vraie, elle n'aurait, dans ce cas comme dans le précédent, rien d'une démarche scientifique. Alors, que doivent faire les Etats pour prévenir et protéger leurs populations? Certains n'hésitent pas à isoler et mettre en quarantaine les voyageurs présentant des signes grippaux. Avec les fameuses caméras qui détectent les personnes avec une température au-dessus de la normale. Pourquoi pas, en effet, les remettre en service quand on en est pourvu? Ce qui et sans ironie aucune, rentabiliserait mieux leur investissement. Sachant que les vertus de la prévention restent incontestables. Le tout dans le calme et la discipline. Avant le rush. Pendant qu'il est encore temps!