Le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, a indiqué vendredi soir avoir saisi le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur régional dans la crise au Mali, de la situation à Kidal (nord), ville aux mains de la rébellion touareg du MNLA. Le ministre a été reçu à Ouagadougou par Blaise Compaoré, médiateur pour la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). «Nous avons parlé de Kidal» et M.Compaoré «s'est engagé» à s'occuper de ce dossier, a dit M.Coulibaly devant la presse après l'entretien. «Ceux qui sont conscients de leur responsabilité face à l'Histoire, qui ont accepté l'intégrité territoriale du Mali, la laïcité de notre République, qui renoncent à tout extrémisme religieux et qui savent que l'unité nationale est consacrée, à mon avis l'écouteront et viendront au dialogue pour que nous puissions travailler à construire une paix durable au Mali», a-t-il poursuivi. M.Coulibaly n'a pas cité le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), rébellion touareg laïque et autonomiste qui contrôle Kidal avec le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA), groupe dissident des islamistes armés d'Ansar Dine. Le MNLA - dont des responsables sont basés à Ouagadougou - et le MIA refusent toute présence de l'armée et de l'Etat maliens. Selon des sources sécuritaires régionales, l'armée malienne n'exclut plus cependant d'intervenir dans cette ville où sont aussi présentes des troupes françaises et tchadiennes. «Avant l'arrivée de la mission de stabilisation de l'ONU (devant remplacer la force africaine au Mali, ndlr), il est souhaitable que les choses deviennent normales à Kidal parce qu'il n'y aura pas de déploiement partiel. Le déploiement de cette mission se fera en même temps que l'administration malienne et l'armée malienne», a insisté le ministre malien des Affaires étrangères. «C'est une question de sécurité (...). Nous ne pouvons pas tolérer que cette situation d'incertitude et de relative confusion soit maintenue à Kidal», a-t-il martelé. M.Coulibaly a par ailleurs affirmé que le gouvernement de transition travaille «inlassablement» à ce qu'une élection présidentielle puisse se tenir en juillet comme prévu, un délai que beaucoup jugent très difficilement tenable. «Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour tenir ce délai-là. C'est un engagement», a-t-il assuré, précisant avoir là aussi demandé l'appui du chef de l'Etat burkinabé.