Auteur de courts métrages et de documentaires, notre cinéaste se lance dans l'aventure du long métrage. L'Expression: Un mot sur votre sélection ici à la Fabrique du cinéma du monde... Mohamed Latrèche: La Fabrique du cinéma du monde existe depuis 5 ans. Il y a eu un appel à projet qui a été publié et adressé je pense, aux cinéastes du monde entier. On avait jusqu'à janvier pour envoyer des textes qui relèvent plutôt du traitement. J'ai envoyé mon projet qui a été retenu. Comme vous avez pu le voir, nous sommes neuf réalisateurs issus de différents horizons. Il y a des gens qui sont venus de l'Amérique latine, du Chili, du Paraguay, du Rwanda, des Philippines, de l'Afrique du Sud etc. C'est un panel représentatif de différents continents. Comment se traduit cette aide concrètement? Il n'y a ni aide à l'écriture, ni aide financière. Cela consiste en un atelier qui se déroule à Cannes. Certainement les organisateurs pensent que Cannes permet à des porteurs de projets, comme nous, mon producteur Bouelam Ziani et moi, de rencontrer de potentiels partenaires, coproducteurs etc. Donc, il n'y a aucun apport financier. Ce qui est intéressant dans la Fabrique cinéma du monde, c'est qu'il y a dans les coulisses des professionnels de la production et de la distribution qui organisent des choses; ce sont des gens conscients de comment se fait un film, comment se monte un film, comment se finance un film, quel est le processus de développement. Ils sont conscients de toutes ces questions là. Donc ces projets sélectionnés, ils essaient de leur offrir des opportunités, des futurs et potentiels bailleurs de fonds, des producteurs internationaux. Maintenant, le cinéma est une industrie mondialisée. C'est fini, les films qui sont financés uniquement par l'argent du pays. Si vous allez voir les Français qui ont pas mal d'argent disponible dans leur pays, ils n'hésitent pas aller voir les Américains ou les Anglais, d'autres pays européens et autres. En fait, l'argent est là où il est. Que pourriez-vous nous dire sur votre projet? Je ne peux en parler, car en perpétuelle modification. C'est un scénario long métrage. Ici, cela ne concerne que ce format. Mon projet est en cours d'écriture. c'est pour cela que je ne peux pas trop en parler. il n'y a pas un seul thème précis. Le film se déroulera entièrement en Algérie. Probablement chez moi, à Sidi Bel Abbès. En tout cas dans l'Ouest du pays. les choses changent beaucoup que j'ai du mal à parler du scénario. Là, j'ai un coscénariste qui arrive. On va mettre toutes les choses à plat. Cette personne m'apportera un coup de main sur la construction de la structure. C'est une histoire algéro-algérienne. Les thématiques du film sont liées à l'Algérie d'aujourd'hui. Mais c'est moi qui apporte le regard sur la société etc. C'est votre nouvelle oeuvre après votre court métrage L'aide au retour? Je suis en train de tourner là, en ce moment un documentaire qui entre dans le cadre du Cinquantenaire de l'Indépendance sur l'histoire de l'Ugema. L'association qui regroupait les jeunes étudiants pendant la Guerre d'Algérie durant la révolution et nous avons tourné pas mal. Il ne nous reste pas beaucoup de choses à tourner. Depuis l'aide du retour, c'est ce film-là que je suis en train de faire. Je le finirai certainement d'ici fin 2013. Ce sera un documentaire d'une heure. L'Algérie et l'Afrique sont quasiment absentes cette année au Festival de Cannes. Quelle est votre opinion là-dessus? On ne produit pas beaucoup de films pour nous donner des chances de nous retrouver sur les grands festivals internationaux. Combien avons-nous produit de films cette année, vous le savez? Deux, trois.. oui. Vous savez, il y a une règle mathématique. Il faut produire pas mal. Parce que si on produit une quantité on peut espérer quelques films très bons, susceptibles de se retrouver dans ces grands rendez-vous internationaux. Le monde entier convoite Cannes. Ça va des Américains à l'Asie qui sont de gros producteurs de films, l'Amérique latine, l'Europe etc. l'Allemagne n'est pas présente non plus. Or, c'est un grand pays de cinéma. L'Angleterre non plus n'est pas présente. Les places sont chères. Je trouve que la question qu'on doit se poser et le constat qu'on doit faire, est qu'on ne produit pas assez. Il y a des années bonnes, d'autres moins bonnes. Qui aurait pu se trouver à Cannes parmi les réalisateurs algériens? Un Tarik Teguia, peut être, Lyès Salem, Allouache etc. A ma connaissance, Tarik, Teguia et Lyes Salem n'ont pas encore terminé leurs films. Il y a aussi ces problèmes de calendriers qui peuvent jouer..