Le Mouvement pour la Justice (PTI) de l'ancienne star du cricket Imran Khan a remporté la législative partielle organisée dimanche à Karachi (sud) après l'annulation du vote du 11 mai pour cause de fraudes, a annoncé lundi la commission électorale (ECP). Le scrutin s'est tenu dimanche dans 43 bureaux de vote et sous haute tension, après l'assassinat la veille au soir d'une responsable du PTI devant chez elle, dans cette mégalopole instable de plus de 18 millions d'habitants, capitale économique du pays, régulièrement ensanglantée par les violences politiques. Le vote, avec en jeu un siège de député à l'Assemblée nationale, avait été réorganisé dans une partie de cette circonscription chic (NA-250) de Karachi à la suite de multiples plaintes dénonçant des bourrages d'urnes le 11 mai. Le candidat du PTI, Arif Alvi, l'a au final emporté dans la circonscription avec 77 659 voix, loin devant les 30 365 votes pour Khushbakht Shujaat, son rival du Muttahida Qaumi Movement (MQM), le parti au pouvoir à Karachi, a annoncé le porte-parole local de l'ECP, Najib Ahmed. Ce résultat n'est pas surprenant car le MQM et le PPP (Parti du Peuple pakistanais, qui dirigeait le gouvernement fédéral sortant à Islamabad) avaient annoncé qu'ils boycotteraient l'élection de dimanche après le rejet par l'ECP de leur demande d'un nouveau vote pour toute la circonscription. Les bureaux de vote étaient gardés de près dimanche par l'armée, la police et des paramilitaires, après l'assassinat samedi soir par des inconnus de Zahra Shahid Hussain, la vice-présidente du PTI dans la province du Sind (sud), dont Karachi est la capitale. Dimanche, le leader du PTI, Imran Khan, avait accusé le MQM, et plus particulièrement son dirigeant, Altaf Hussain, qui vit en exil à Londres, d'être derrière cet assassinat. La plupart des plaintes pour fraude à la suite des élections générales du 11 mai au Pakistan ont été enregistrées à Karachi. Le scrutin a été largement remporté au niveau national par la Ligue musulmane (PML-N) de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, devant le PPP, qui dirigeait le gouvernement sortant. Le PTI a effectué une percée et est arrivé en troisième position. Plus de 150 personnes ont été tuées dans des attaques liées au scrutin pendant la campagne et le jour du vote.