La Ligue Musulmane de Nawaz Sharif raffle les deux tiers des sièges aux élections législatives et l'ex-Premier ministre, président de ce parti a, sans attendre les résultats officiels, revendiqué la victoire de son parti. "Les résultats continuent de tomber, mais nous avons déjà la confirmation que la PML-N va émerger comme le principal parti", a déclaré Nawaz Sharif à ses partisans réunis dans son fief de Lahore (est). Selon les médias, M. Sharif a aussi tendu la main à ses rivaux au soir des législatives de samedi, marquées par une forte participation en dépis des attaques rebelles qui ont fait au moins 26 morts. Principale force de l'opposition depuis cinq ans et favorite de ce scrutin, la Ligue Musulmane (PML-N) a, selon les premières estimations, largement devancé le PTI de l'ancienne star du cricket Imran Khan, révélation de la campagne, et son vieux rival du parti du peuple pakistanais (PPP). Le Mouvement pour la justice (PTI) d'Imran Khan a peu après reconnu la victoire de la PML-N et l'a félicité. Plus de 86 millions d'électeurs étaient appelés à choisir leurs 342 députés à l'Assemblée nationale et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales. Après dépouillement de près du quart des bulletins de vote, les chaînes de télévision pakistanaises pronostiquaient une récolte d'une centaine de sièges, sur 272, pour les troupes de Nawaz Sharif, et l'élection d'une trentaine de députés pour le PTI, et autant pour le PPP du clan Bhutto qui menait la coalition sortante. Le scrutin a été marqué par une très forte participation de "près de 60%", soit le taux le plus élevé depuis 1977 selon des responsables de la commission électorale (ECP). Elle avait été de 44% lors du scrutin de 2008. Le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), opposés à ces élections jugées a poursuivi samedi sa campagne d'attentats, sans toutefois parvenir à faire capoter le processus électoral. Le TTP a revendiqué en journée un attentat à Karachi ayant fait au moins douze morts et des dizaines de blessés. Dans la soirée, un attentat-suicide, mode opératoire typique des insurgés, a tué deux paramilitaires dans la ville. D'autres attaques dans le sud-ouest et le nord-ouest, bastion du TTP, ont fait 12 tués et des dizaines de blessés, selon des sources locales, portant ainsi à 26 le nombre de morts dans des attaques.