Lundi matin, à la surprise générale, les citoyens de plusieurs régions de la wilaya de Tizi Ouzou ont dû payer la baguette de pain plus cher. Elle a été cédée à 10 DA à Azazga et dans pratiquement toutes les communes du Nord. Contacté hier par nos soins, le président de l'association des consommateurs a fustigé ces professionnels du pain mais sans omettre d'exprimer son inquiétude face à cette initiative qui tombe dans un moment sensible. M.Mohand Amokrane Benhadj a également appelé les services concernés à intervenir rapidement car cette augmentation est illégale, voire provocatrice. En effet, les citoyens, déjà au courant du conflit qui oppose les boulangers à l'autorité de tutelle, ne s'attendaient pas à cette augmentation surprise décidée unilatéralement. Elle n'est même pas assumée vu que l'association des boulangers n'a pas encore réagi. Encore pire: l'association n'a pas respecté l'éthique en augmentant ses prix sans l'annoncer pour que les citoyens prennent leurs dispositions. Par ailleurs, cette décision semble floue car il a été remarqué hier que plusieurs boulangers ne voulaient pas s'exprimer devant la presse. Ils ne nous ont dit ni d'où vient la note ni comment elle a été décidée. Hier donc, les citoyens abordés devant les magasins d'alimentation générale, ont été unanimes à exprimer leur désapprobation. L'acte est considéré comme un manque de respect pour le consommateur. En fait, l'augmentation en question est interprétée comme un défi vis-à-vis des pouvoirs publics. Les consommateurs sont au courant du refus catégorique opposé par le ministère du Commerce quant à l'augmentation du prix du pain. Lors de sa visite à Tizi-Ouzou, le ministre de tutelle a catégoriquement rejeté cette idée considérant que l'augmentation est du seul ressort de l'Etat. Mais, hier, il n'était plus question de cela. Les citoyens ont payé la baguette de pain plus chère. Toujours au même registre, le responsable de l'association de la protection des consommateurs écartait toute action pour le moment pour ne pas envenimer le climat. Mais, il n'a pas omis également de renvoyer les boulangers devant leur responsabilité. Les citoyens de leur côté n'ignoraient pas que le produit premier utilisé par les boulangers est subventionné par l'Etat et il n'est généralement pas destiné à la baguette de pain mais à la pâtisserie. Les boulangers dévorent (la proie) avec le loup et pleurent avec le berger.