Le consommateur, premier concerné, était encore dans l'ignorance de cette hausse Le bras de fer est lancé entre l'association de protection des consommateurs et les boulangers. Le torchon brûle entre l'association de protection des consommateurs et les boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou. La décision des fabricants de pain d'augmenter les prix à partir du 1er décembre prochain a mis le feu aux poudres. En effet, dans une déclaration au ton virulent, l'association de protection des consommateurs qualifie la décision de clandestine. Preuve en est, et toujours selon les mêmes rédacteurs, l'Union générale des commerçants algériens (Ugca) n'a pas été informée de l'initiative des boulangers. En effet, une réunion a été tenue par le collectif des boulangers le 18 du mois d'octobre dans la ville de Tizi-Ouzou où la décision est prise d'augmenter les prix à 10 DA. Les professionnels du métier, accuse l'association, ont décidé unilatéralement sans aviser aucune autorité. Pire encore, jusqu'à hier, le consommateur, premier concerné, était encore dans l'ignorance de cette hausse qui le guettera dès le mois de décembre. Aussi, la quête d'information de l'association a amené ses membres dans le bureau national de l'Ugca à Alger. Au niveau de cette structure, le représentant du bureau des boulangers a indiqué «qu'il n'a pas eu vent de cette action précisant qu'aucune décision dans ce sens n'est à prévoir. Les pouvoirs publics, indiquait le représentant national des boulangers, n'ont aucune intention d'augmenter le prix du pain et les tarifs resteront les mêmes au niveau national». En fait, la corporation avait toujours, par le passé, réclamé l'autorisation d'augmenter le prix du pain. Selon l'association de protection des consommateurs, les boulangers craignent pour leur profession qui est en train de mourir à petit feu comme ils le disent eux-mêmes. Se montrant plutôt compréhensive des doléances des professionnels du métier, l'association reconnaît que les marges bénéficiaires des boulangers sont réellement minimes. Ce qui amène la même association à affirmer que les boulangers compensent leur déficit par l'abaissement de la qualité et du poids de la baguette de pain. Aussi, pour trouver un terrain d'entente, l'association de la protection des consommateurs lance un appel pour une rencontre qui regroupera les représentants des boulangers, ceux du ministère du Commerce ainsi que les associations de protection du consommateur. C'est, semble-t-il, l'unique voie de sortie de crise car l'augmentation du prix du pain ne peut pas se faire, du moins dans l'immédiat. Le front social bouillonnant, les prix des autres produits de large consommation en hausse vertigineuse ne laisseront certainement pas le citoyen indifférent.