Les chefs d'Etat ou de gouvernement européens ont donné hier leur feu vert à une mission civile de l'UE destinée à aider la Libye à mieux contrôler ses frontières. Cette mission européenne devrait se déployer progressivement à partir de juin. «EUBAM Libye est une mission importante pour la Libye et toute la région, mais également pour la sécurité des frontières de l'UE», a souligné le chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, dans un communiqué. Cette mission était envisagée depuis la chute de Mouamar El Gueddafi en octobre 2011, les autorités de Tripoli peinant à assurer la surveillance des frontières terrestres de la Libye, qui s'étendent sur plus de 4000 km, souvent dans des zones désertiques où se déroulent des trafics en tous genres. Ce pays a en outre une frontière maritime longue de près de 2000 km et doit faire face à un afflux d'immigrants clandestins venus d'Afrique sub-saharienne qui souhaitent rallier l'Europe. L'objectif de la mission européenne est de former du personnel chargé du contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes, et de renforcer les services correspondants à Tripoli. «La mission EUBAM aidera les autorités libyennes à développer leurs capacités en vue d'améliorer à court terme la sécurité des frontières», selon le communiqué de Mme Ashton. «Les experts européens aideront également les autorités libyennes à mettre en place une stratégie durable pour la gestion intégrée des frontières à plus long terme, y compris les structures nécessaires», précise-t-il. La gestion des flux migratoires, les droits de l'Homme et plus généralement les réformes en faveur de l'Etat de droit feront aussi partie de ce programme d'aide à la Libye. Les nouvelles autorités libyennes ont échoué jusqu'ici dans leurs tentatives de mettre en place une véritable armée et une police nationale à même de rétablir la sécurité dans ce pays. Les ministres européens des Affaires étrangères avaient approuvé en janvier la création de cette mission d'assistance, mais une nouvelle décision officielle était nécessaire. En mars, l'UE a nommé le Finlandais Antti Hartikainen à la tête de la mission, dont le mandat initial sera de deux ans et qui sera dotée d'un budget de 30,3 millions d'euros pour la première année: ses effectifs pourront atteindre 110 personnes.