La Haut-Commissaire de l'ONU pour les droits de l'homme, Navi Pillay, s'inquiète de la situation humanitaire en Syrie La Haut-Commissaire a une fois de plus dénoncé les graves crimes commis par les forces loyales au régime syrien. Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a averti hier qu'un «cauchemar» se dessine en Syrie, alors que les efforts diplomatiques se poursuivent pour réunir au plus vite une conférence internationale dite Genève 2 pour chercher une issue politique au conflit. «Une catastrophe humanitaire, politique et sociale nous frappe déjà (en Syrie, ndlr), et ce qui nous attend est véritablement un cauchemar», a déclaré Mme Pillay, s'exprimant lors de l'ouverture de la 23e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. «Je crains que la communauté internationale ne réussisse pas à remplir ses obligations fondamentales envers les victimes», a-t-elle ajouté. Mme Pillay a expliqué qu'elle avait encore l'espoir que la communauté internationale mène des «actions tangibles pour arrêter l'escalade des souffrances et des effusions de sang en Syrie», estimant qu'après plus de 26 mois de violences la situation était devenue «un affront intolérable à la conscience humaine». La Haut-Commissaire a une fois de plus dénoncé les graves crimes commis par les forces loyales au régime syrien, expliquant notamment que les écoles et hôpitaux avaient été pris pour cible par les forces armées syriennes. Elle a aussi affirmé que le gouvernement de Damas continue d'utiliser la force dans des zones résidentielles sans discrimination et de manière disproportionnée. Par ailleurs, les groupes armés rebelles ont aussi commis des «violences gratuites», et ont manifestement utilisé les civils comme boucliers humains et les enlèvements se poursuivent, a dénoncé Navi Pillay. «Nous continuons aussi à voir des rapports sur des forces antigouvernementales commettant des actes horribles comme des tortures et des exécutions sommaires», a-t-elle dit. Des jeunes femmes et des mineures auraient été forcées de se marier à des combattants, a-t-elle aussi ajouté. Elle a par ailleurs demandé à toutes les parties de permettre aux civils de fuir la ville de Qousseir, ville de l'ouest de la Syrie théâtre de violents combats. Alors que la communauté internationale n'est pas parvenue à trouver un terrain d'entente pour trouver une issue à ce conflit qui a démarré en mars 2011, Mme Pillay a une nouvelle fois exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à saisir la Cour pénale internationale (CPI). Le Conseil des droits de l'Homme a pour sa part été saisi vendredi d'une demande de débat urgent de la part des Etats-Unis, de la Turquie et du Qatar sur la «détérioration de la situation des droits de l'Homme en Syrie, et sur les récentes tueries à Qousseir». «Au cours des 26 derniers mois, nous avons assisté à un conflit brutal en Syrie. Le régime d'Assad brandissant un arsenal d'armes lourdes, d'avions, de missiles balistiques et éventuellement d'armes chimiques, a tué ou blessé un nombre indicible de civils», a déclaré pour sa part l'ambassadeur des Etats-Unis auprès du Conseil, Mme Eileen Chamberlain Donahoe.