La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a estimé lundi que "la catastrophe humanitaire, politique et sociale" en Syrie risque de se transformer en "cauchemar", dénoncant les "violences gratuites" commises par les rebelles". "Une catastrophe humanitaire, politique et sociale nous frappe déjà (en Syrie, ndlr), et ce qui nous attend est véritablement un cauchemar", a déclaré Mme Pillay, à l'ouverture de la 23e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. "Je crains que la communauté internationale ne réussisse pas à remplir ses obligations fondamentales envers les victimes", a-t-elle ajouté. Elle a relevé que l'espoir existe toujours pour que la communauté internationale mène des "actions tangibles pour arrêter l'escalade des souffrances et des effusions de sang en Syrie", estimant qu'après plus de 26 mois de violences la situation était devenue "un affront intolérable à la conscience humaine". Le Haut-Commissaire a en outre dénoncé les "violences gratuites" commises par les rebelles qui ont manifestement utilisé les civils comme boucliers humains et qui continuent de poursuivre les enlèvements. "Nous continuons aussi à voir des rapports sur des forces antigouvernementales commettant des actes horribles comme des tortures et des exécutions sommaires", a-t-elle déploré. "Des jeunes femmes et des mineures auraient été forcées de se marier à des combattants", a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs demandé à toutes les parties de permettre aux civils de fuir la ville d'Al-Qousseir (ouest de la Syrie) théâtre de violents combats. Mme Pillay a une nouvelle fois exhorté le Conseil de sécurité de l'ONU à saisir la Cour pénale internationale (CPI). (APS)