La localité de Mendés a vécu, hier, un drame, quand un groupe terroriste a tendu une sanglante embuscade au détachement de gardes communaux qui devaient prendre la relève de leurs collègues qui avaient assuré la garde de nuit. Après l'attentat, les corps de 13 victimes affreusement mutilés ont été trouvés sur les lieux. Il était 6h 30, quand le minibus qui transportait le détachement a sauté sur un engin explosif déposé au niveau d'un virage en épingle à cheveux sur la route reliant Mendés au lieu dit Ouled Rafaâ dans la wilaya de Relizane. Profitant de l'effet de surprise et de la panique créée par la déflagration, les terroristes, qui étaient embusqués derrière les buissons, ont criblé de balles les occupants du véhicule avant de les achever et de mutiler leur corps à l'arme blanche. Le bilan est lourd, tous les passagers ont péri dans ce lâche attentat ; 11 gardes communaux et 2 employés de la commune de Mendés. Les assassins, qui seraient des éléments de Houmat Eddaâoua Essalafia de Djaâfar El-Afghani, groupe proche des thèses de Hassan Hattab, se sont repliés dans la forêt de Guerboussa qui surplombe la région. Le groupe terroriste aurait, selon des sources concordantes, bien étudié son plan puisqu'il avait relevé les horaires de passage du détachement de la relève et choisi un virage dangereux que les automobilistes négocient lentement pour perpétrer son crime. Des sources de la région affirment que ce groupe a tenté, à plusieurs reprises, de s'attaquer aux demeures isolées dans les petites exploitations agricoles. Les habitants des lieux, encore sous la menace de représailles des criminels, ont été dotés d'armes ces derniers mois, ce qui leur a permis de repousser des tentatives d'incursions terroristes. On raconte que, coupés de leurs réseaux de soutien, harcelés par les forces de sécurité, les criminels ont «osé» plusieurs sorties de leurs repaires pour lancer des opérations d'intimidation contre les habitants mais, sans résultats puisqu'elles furent toutes mises en échec par la riposte des citoyens armés. Le groupe Houmat Eddaâoua Essalafia qui se terre dans la forêt qui surplombe la région de Aïn Tarik avait tenté, il y a quelques jours, une sortie médiatique en adressant à des quotidiens de la région Ouest, un communiqué dans lequel il se déclarait mobilisé aux côtés des taliban et de Ben Laden dans leur guerre contre les USA et leurs alliés. Certains observateurs, au fait de la nébuleuse islamiste, ont relevé comme une volonté des groupes salafistes d'opérer un recentrage de leur activité armée pour ne s'attaquer, selon les principes djihadistes, qu'aux intérêts des USA et «des croisés» jugés ennemis de l'islam. Ils voulaient, par cette sortie, tout comme par les menaces de Hassan Hattab, récupérer à leur compte la colère de la rue arabe, meurtrie par les attentats des groupes islamistes et sensible au travail médiatique de la chaîne de télévision Al-Jazira. Toutefois, il paraît clair que l'attentat d'hier bat en brèche cette hypothèse puisque des islamistes armés, au nom du djihad, ont tué des musulmans dans une terre d'Islam. Il paraît, en revanche, plus plausible que pour fuir les frappes des forces combinées de l'ANP en opération dans la région, et que pour s'approvisionner, le groupe a commis ce crime. Les commanditaires de cet attentat veulent créer un climat de terreur pour se préparer à affronter les rigueurs de l'hiver qui approche. Ils ont voulu frapper les consciences et replonger les habitants des hameaux isolés dans la peur pour en faire leur informateur et leur soutien, ce sont là, vraisemblablement les raisons qui ont motivé les auteurs de ce crime.