La facilité avec laquelle les terroristes avaient réalisé leur coup de force avait laissé penser qu'ils avaient bénéficié de complicités. Au mois de septembre 2001, un groupe terroriste avait tendu une embuscade à un camion qui transportait des gardes communaux, partis très tôt le matin pour la relève au cantonnement. L'attentat, qui avait eu lieu sur une route cahoteuse de la commune de Mendes dans la wilaya de Relizane, avait causé la mort de 13 gardes et du chauffeur du camion, un employé de la commune. La facilité avec laquelle les terroristes avaient réalisé leur coup de force avant de se replier sans encombre avait laissé les enquêteur penser que ces individus ne pouvaient pas agir avec autant d'aisance s'ils n'avaient pas bénéficié de complicités. Les terroristes en se repliant avaient traversé, en plein jour, un douar où vivent environ 30 citoyens armés dans le cadre de la création de Groupes de légitime défense. Les soupçons se portèrent très vite sur le responsable du camp de la Garde communale qui n'était autre que le cousin de l'émir du groupe terroriste qui sévissait dans la région. Une perquisition à son domicile permettra de découvrir des armes et des munitions volées à des Gardes communaux au cours de l'attaque. Cette découverte et les témoignages de certains citoyens avaient permis de conclure à son implication au premier degré dans l'attaque. 27 GLD, qui n'avaient opposé aucune résistance au groupe terroriste, furent également écroués dans le cadre de cette affaire. Jugés par le tribunal militaire de Mers El-Kebir, les accusés ne purent, à aucun moment, prouver leur innocence des faits qui leur sont reprochés. Au terme des délibérations, la cour a condamné R.Abdelkader, le responsable du cantonnement de la garde communale de Mendes, à la réclusion criminelle à perpétuité. 14 GLD, poursuivis pour non-assistance à personnes en danger, ont écopé de peines de prison ferme de 1 à 4 ans, alors que 12 autres ont bénéficié de la relaxe. Cette affaire prouve que les terroristes n'ont pu réussir leurs coups que grâce à des complicités et au soutien de leurs réseaux dormants. Relizane, qui a vécu dans la douleur les années fortes du terrorisme, a accueilli avec soulagement ce verdict qui est un premier pas vers la vérité sur tout ce qui s'est passé depuis des années.