Après avoir accompagné, vendredi passé, le gendarme Khatta El-Aïch, tué le 16 juin dernier dans le lâche attentat de Mansourah (Bordj Bou-Arréridj), à sa dernière demeure, les habitants de Chechar ont enterré, avant-hier en fin d'après-midi, Hamadi Salah, Hadibi Djamel, 38 ans, Selmi Beggas, 44 ans, et Moussaoui Touhami 40 ans, gardes communaux sauvagement assassinés par un groupe terroriste armé, dans une embuscade tendue par des sanguinaires du GSPC, lundi vers 5h du matin au lieu-dit Siar, à 50 kilomètres au sud de la wilaya de Khenchela. Ali Bouhada, âgé de 44 ans, lui, a été accompagné par les siens à sa dernière demeure, dans la commune de Bouhmama. La ville de Chechar était déserte au moment de l'enterrement où 7 000 personnes, au moins, étaient présentes au cimetière de la ville, sur la route de Biskra. Parmi les présents, outre les amis et les proches, il y avait aussi les autorités civiles et militaires de la wilaya. Plus d'un millier de véhicules ont formé le cortège funèbre. La consternation des habitants de la région était grande. Avant l'inhumation, un mouvement inhabituel régnait à l'hôpital Saâdi-Maâmar. Des jeunes, rencontrés aux alentours de l'hôpital, ont évoqué l'enclavement de la localité de Siar, une région isolée, selon eux, où il n'y a ni téléphone ni transport. Ce qui leur fait dire que la localité est non seulement une zone de transit pour les groupes armés, mais aussi une région qui a longtemps souffert des affres du terrorisme durant les années 1990. Au retour du cimetière, peu après 19h, les habitants se sont dirigés aux domiciles des familles des martyrs du devoir national pour présenter leurs condoléances, notamment au frère de l'une des victimes qui était, lui aussi, en poste dans la région de Siar, au moment de l'attentat. Ce dernier était loin de se douter qu'il allait enterrer son frère, quelques heures après avoir passé la nuit avec lui au cantonnement. En effet, au petit matin, l'un des deux frères part pour assurer la relève avec ses autres collègues dans un poste de contrôle, alors que l'autre reste au cantonnement. En se rendant au lieu de la fusillade, celui-ci découvre les corps sans âme des 5 gardes communaux, dont celui de son frère.