En toute transparence Le choix de Ouargla est un message du gouvernement aux jeunes de la région pour leur dire que l'Etat ne les a pas oubliés. Stress, angoisse et enfin... soulagement. Voila l'ascenseur émotionnel qui était palpable hier matin au Lycée El Khawarizmi de Ouargla où a été donné le coup d'envoi du Bac 2013. La tension était à son comble que ce soit chez les candidats ou chez le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed. Les élèves impatients de découvrir les sujets et le ministre pressé de passer son «premier» Bac. C'est un petit geste à libérer tous les esprits. Un geste de la main qui a vu une jeune candidate ouvrir la première enveloppe contenant le premier sujet du Bac dans sa version 2013. Tel un film «hitchcockien» le suspense a pris quelques minutes, la tension est montée. Les élèves se regardaient avant que le sujet d'arabe, première épreuve ne leur soit distribué. Ouf! Quelques minutes pour reprendre ses esprits et c'est parti pour le baccalauréat 2013. Tel un papa, Baba Ahmed comme son nom l'indique, souhaite bonne chance aux candidats «Ouarglis» et tous les autres candidats de l'Algérie. «Voilà vous y êtes enfin, j'espère que vous vous êtes bien préparés. Bon courage à tous», a lancé le ministre de l'Education nationale en direction des candidats qui étaient en face de lui. Mais aussi à ceux de toute l'Algérie. Il peut être soulagé, le Bac de cette année a bien commencé, à la date prévue et pour le moment sans embûche. Cela avec en prime une forte symbolique. Celle de voir un retour à la normale dans la capitale du Sud qui a été le fief de la protestation qui a touché depuis le début de l'année le Sud algérien. A commencer par la grève des enseignants du Sud et des Hauts-Plateaux et ensuite aux différentes marches et grèves qui ont marqué cette wilaya. Le mouvement des chômeurs du Sud a fait parler de lui en organisant de grandioses rassemblements et des marches. Il a tenu à rassurer que ces mouvements de grogne social n'ont en rien perturbé le déroulement de ce Bac. «Le fait d'avoir fixé un seuil de révision, après consultation des responsables de direction de l'éducation de toutes les wilayas du pays, nous a permis d'élaborer des sujets dont le contenu a été enseigné dans tous les lycées du pays», a-t-il rassuré. Ce coup de starter à Ouargla est donc un message du gouvernement aux jeunes de la région pour leur dire que l'Etat ne les a pas oubliés. Et qu'il essayera de se rattraper. D'ailleurs, le deuxième examen du Bac a été donné dans une autre ville du Sud, à savoir El Oued. Après le coup d'envoi officiel du Bac, Baba Ahmed s'est enquis des conditions de son déroulement en visitant un centre de collecte et de classement. Un petit tour avant de prendre l'avion pour El Oued, sur place il a commencé par visiter un centre de correction du Bac et un autre du BEM. Juste après, il se rend au centre d'examen du CEM Tahar Hussein de Taksebt d'où il a donné le coup d'envoi de la deuxième épreuve de la journée, sciences islamiques. Comme la matinée à Ouargla, le ministre de l'Education nationale a demandé à un candidat d'ouvrir l'enveloppe des sujets. Et comme à Ouargla, cette opération s'est faite avec suspense et émotion. La présence du ministre et ses encouragements ont eu le don de soulager un tant soit peu ces candidats qui angoissent devant l'examen le plus dur de leur vie. En somme, ce premier jour du Bac a été des plus stressants. Mais finalement, les choses se sont bien passées. Le premier Bac de Baba Ahmed, qui a failli être compromis par ces mouvements de protestation dans le secteur, a finalement bien débuté, dans tous les sens du terme. Un grand soulagement pour le ministre de l'Education qui a vu de toutes les couleurs pour sa première année à la tête du secteur. Le soleil se couche mettant fin à cette première journée du Bac. Les candidats sont rentrés chez eux pour préparer la deuxième journée, alors que leur ministre de l'Education, d'un air rêveur pense déjà à son dernier examen de l'année, le BEM prévu la semaine prochaine... D'une pierre, deux coups Le ministre de l'Education en profite pour faire une visite d'inspection. D'une pierre, deux coups. Profitant de sa visite dans les villes de Ouargla et El Oued pour donner le coup d'envoi du Bac, le ministre de l'Education nationale Abdellatif Baba Ahmed a inspecté quelques projets relevant de son secteur. A Ouargla, il a visité l'avancement des travaux du lycée de Haï El Nasr qui est programmé pour la rentrée scolaire prochaine. Un collège en construction a également été visité. Il s'agit de celui de Bor El Hicha, qui est aussi prévu pour la rentrée prochaine. Lors de la visite de ces deux projets, le ministre a insisté sur le respect des normes de construction mais surtout des délais de livraison. Il a prodigué quelques conseils. Mêmes remarques faites à El Oued lors de la visite du chantier du CEM de Tarzout. Dans la même ville, Baba Ahmed a inauguré le nouveau siège de la direction de l'éducation. Echo
Délibération, épreuves anticipées et mettre fin au seuil des programmes Lors du lancement de ce BAC 2013 que le ministre de l'éducation nationale Abdelatif Baba Ahmed a effectué à partir de Ouargla, a dévoilé les grandes lignes de la réforme qu'il veut mener pour l'examen du Baccalauréat. D'abord, il a affirmé que son département a travaillé pour mettre fin à la « tradition » de fixation des seuils des programmes. « On y travaille pour « Inchaallah », y arriver dans les prochaines années », a-t-il soutenu. Autre réflexion non moins importante, est la remise au goût du jour des délibérations des correcteurs. Pour les élèves qui ratent leur bac avec une moyenne qui avoisine 10/20, le ministre déclare que son département mène une réflexion pour réintroduire le rachat, probablement à partir de l'année prochaine. « Ça rentre dans les réflexions que nous sommes en train de mener au niveau du ministère pour essayer peut-être d'ouvrir la porte vers les délibérations, qui consisterait à ne pas pénaliser un élève qui obtient une moyenne de 9,99. Ce rachat se fera en fonction des fiches de synthèses », a-t-il fait savoir. Troisième « réforme » qui pourrait être introduite dans les prochaines années, la mise en place d'épreuves anticipées comme cela se fait à l'étranger. « Nous pensons à faire passer les épreuves des matières secondaires en deuxième année secondaire. Cela afin de permettre aux élèves de se familiariser avec le Bac. Mais surtout alléger le BAC qui s'étale maintenant sur plus d'une semaine », rapporte t-il. Nouvelles mesures Les candidats ont la possibilité de choisir entre deux sujets d'examen pour chaque matière et une demi-heure supplémentaire sera accordée à chaque candidat, en plus du temps réglementaire réservé à chaque sujet. Le ministre a aussi annoncé l'ouverture de centres d'examens dans les hôpitaux pour les candidats hospitalisés. Autre nouveauté, la proclamation des résultats par Internet pour tous les examens et l'envoi des listes des candidats reçus aux examens par e-mail, juste après la proclamation des résultats, à toutes les directions de l'éducation. Les résultats prévus le 7 juillet La proclamation des résultats est officiellement prévue pour le 7 juillet prochain. « Mais ils devront tomber deux ou trois jours avant. Nous avons fixé le 7 juillet comme seuil, afin de ne pas trop stresser les élèves avec les rumeurs », a indiqué le ministre Seuil Les sujets ne concerneront que la partie des programmes effectuée, estimée entre 86% et 96%. « Les épreuves ont été préparées en fonction de ce seuil », a-t-il affirmé le ministre de l'éducation.
Fuite… Baba Ahmed a écarté toute éventualité de fuite. « L'Office national des examens et concours (Onec) a mis en place des mesures draconiennes. Il serait inimaginable pour qu'on puisse avoir une fuite de sujets ». Climat et climatisation Le climat est encore doux à Ouargla et à El Oued. C'est ce que nous avons constaté sur place et c'est ce que le ministre de l'Education a tenu a faire remarquer. Malgré ce bon climat, il souligne que chaque classe d'examen du Sud est équipée de climatiseur. Des fontaines d'eaux froides ont aussi été placées dans les couloirs de tous les centres d'examen. Pas de Bac politique Le ministre de l'éducation nationale craint qu'on ne colle à ce Bac 2013, l'étiquette d'un Bac politique. « Ce ne sera pas un Bac politique », a-t-il affirmé. Dans ce sens, il refuse de donner un pronostic sur le taux de réussite au bac pour cette année. Il s'est toutefois, montré optimiste quant à l'obtention de bons résultats. « L'année s'est déroulée dans de bonnes conditions. Ces conditions réunies, avec le soutien des parents d'élèves, je pense que les résultats seront bons », a-t-il soutenu. Une aubaine pour les malheureux candidats Pour les malheureux candidats, Baba Ahmed leur propose de repasser leur Bac, tout en faisant une formation en parallèle. « Ceux qui n'ont pas eu leur Bac, pourront le refaire tout en s'adonnant en parallèle à une formation professionnelle», a-t-il annoncé. « Maintenant, il y a plus d'offres d'emplois dans les formations professionnelles que les formations académiques », a-t-il attesté. C'est cette raison qui fait que le ministère de l'éducation va s'associer à celui de la formation professionnelle pour mettre en place cette initiative.