La célébration de la Journée nationale de l'artiste a débuté jeudi dans la wilaya de Tizi Ouzou avec un hommage à trois monuments du 7e art et de la musique, en l'occurrence, le réalisateur Abderrahmane Bouguermouh, la comédienne Keltoum et le musicien Cherif Kheddam. Cette manifestation qui s'étalera sur trois jours, sera l'occasion de revenir sur le rôle des ces artistes de talent dans la promotion de la culture locale et nationale, a indiqué le directeur de la culture M.Ould Ali El Hadi lors de la cérémonie d'ouverture à laquelle ont pris part de nombreux artistes, dont Mohamed Hilmi qui a beaucoup travaillé avec Keltoum. Une riche exposition organisée au niveau de la Maison de la culture Mouloud Mammeri, retrace par le biais d'articles, de biographies, de photos et d'affiches de films, le parcours de ces trois artistes. Des témoignages sur leur vie et leurs oeuvres sont au menu du programme élaboré pour l'occasion. Il est également prévu des pièces théâtrales, la projection de films de Abderrahmane Bouguermouh, dont La Colline oubliée, premier film long métrage en tamazight. La clôture de cet événement sera marquée par un gala artistique en hommage à Chérif Kheddam, programmé pour samedi après-midi à la salle des spectacles de la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Abderrahmane Bouguermouh qui est né le 25 février 1936 à Ouzellaguen dans la wilaya de Béjaïa, a débuté sa carrière dans le cinéma dans les années 1960 en tournant plusieurs courts métrages. En 1973, il collabore avec Mohamed Lakhdar Hamina comme assistant dans la réalisation de Chronique des années de braises. Parmi ses succès: le long métrage Kahla Ou Beïda en 1980, et La Colline oubliée en 1996. Il est décédé le 3 février de l'année en cours. Keltoum, de son vrai nom Aïcha Adjouzi, est née le 04 avril 1916 à Blida. Elle est l'une des plus grandes comédiennes algériennes au parcours très riche et exceptionnel. Elle fut la première femme arabe à fouler le tapis rouge du Festival de Cannes (France) en 1967. Elle a joué dans pas moins de 20 films et 70 pièces théâtrales, dont Hassan Terro, Le vent des Aurès. Elle est décédée le 11 novembre 2010. Cherif Kheddam, que le monde artistique a perdu le 27 janvier 2012, est un enfant du village d'Aït Boumessaoud dans la commune d'Imsouhal, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui l'a vu naître le 1er janvier 1927. Dans les années 1950, il prend des cours de solfège le soir en France où il travaillait dans une fonderie puis dans une usine de peinture. Il avait enregistré sa première chanson Yellis n'tmurt (fille de mon pays) en 1956. Ce fut alors le début d'un parcours riche et productif dans le monde de la musique, en solo ou en compagnie de grands chanteurs, dont Nouara, que Cherif Kheddam a su mettre en valeur avec ses textes et sa musique.