Tous les jihadistes convergent vers la Syrie pour y mener le «jihad» contre d'autres musulmans Des sources très bien informées confient qu'un émissaire de Jabhat Al Nosra, d'origine syrienne, Ali Al Assaâd, activement recherché, a eu récemment pour mission l'enrôlement de jeunes Algériens. Tous les moyens sont bons pour impliquer l'Algérie dans la crise syrienne. Connue pour sa position de principe quant à une solution politique sans aucune ingérence étrangère en Syrie, l'Algérie continue de défendre un point de vue que de nombreux pays arabes du Golfe ne partagent pas. Et c'est au moment où elle met sur la table de la Ligue arabe, un plan de travail contenant dix propositions pour une solution pacifique et durable de la crise syrienne que des médias et des cercles étrangers commencent à parler des jihadistes algériens partis faire la guerre en Syrie aux côtés des éléments de Jabhat Al Nosra. Combien sont ces djhadistes venus de pays européens et arabes? De 300 à 400, selon les services de renseignements français. Des milliers, selon des médias libanais. Dans tous les cas de figure, il est certain que des réseaux terroristes dormants ont été réactivés au centre et à l'est du pays dans le but d'envoyer le maximum de jihadistes sur le front syrien, mais la vigilance des services de sécurité algériens a permis de faire avorter de nombreuses tentatives d'exfiltration via la Tunisie principalement. Si les principaux concernés, c'est-à-dire le gouvernement syrien s'est empêché jusqu'à présent de citer les Algériens, pourquoi d'autres pays s'obstinent-ils à le faire? Que cache cette volonté d'impliquer les Algériens dans un combat qui n'est pas le leur? Tout le monde sait que la Turquie constitue aujourd'hui un des passages les plus importants et les plus empruntés par les réseaux de recrutement de terroristes. En proposant à l'Algérie une suppression réciproque du visa d'entrée, le Premier ministre turc a dû faire grincer des dents les services de sécurité algériens. Certes, les motivations sont économiques, mais est-ce vraiment opportun au moment où des centaines, pour ne pas dire des milliers de terroristes traversent quotidiennement la frontière entre la Turquie et la Syrie pour aller rejoindre les rangs de cette organisation appelée Jabhat Al Nosra qui a prêté allégeance à Al Qaîda et au sinistre Aymane Zawahiri? Des sources très bien informées confient qu'un émissaire de Jabhat Al Nosra, d'origine syrienne, Ali Al Assaâd, activement recherché, a eu récemment pour mission l'enrôlement de jeunes Algériens dans le but de renforcer ses rangs en Syrie où cette organisation, désormais branche d'Al Qaïda est en train de subir défaite sur défaite. Cet «envoyé spécial» aurait été signalé à Boumerdès et aurait réussi à prendre contact avec des réseaux de recrutement. Onze Algériens auraient été prêts à partir, mais seulement un seul réussira à quitter le territoire national, les services de sécurité ont agi à temps grâce à l'exploitation efficace du renseignement pour mettre la main sur les autres recrues. Comment cet émissaire a pu s'introduire en Algérie? Des sources concordantes n'écartent pas le rôle d'un certain Moussa Abou Daoud, impliqué dans le recrutement de plusieurs jeunes partis pour la Tunisie via Tébessa où ils devaient subir des entrainements avant de rejoindre la Syrie ou le Mali. Jusqu'à présent, la Syrie n'a fourni aucun nom d'Algérien, cependant nos sources n'écartent pas leur présence dans ce pays. Leur nombre est infiniment modeste par rapport aux Tunisiens, aux Libyens ou aux Irakiens, mais c'est leur statut qui fait toute la différence sur le plan médiatique. Le fait de dire et de prouver que des Algériens ont pris des armes pour faire la guerre contre le régime d'Al Assad présente une nécessité capitale aux yeux de certains cercles arabes. C'est cette nécessité qui a incité un des éléments les plus en vue de Jabhat Al Nosra à risquer un déplacement en Algérie.