C'est à un vrai réquisitoire que s'est livré, hier, le secrétaire général du RND contre le groupe «anti-fraude». Dans une conférence de presse animée, hier, au siège du parti à l'occasion du 7e anniversaire du RND, Ahmed Ouyahia a déclaré que le courant politique national est scindé en deux courants. Ceux qui occupent le terrain et les autres, qui ne sont que des «réveils» fonctionnant au gré des rendez-vous électoraux comme «ces ours polaires, qui ne se réveillent, qu'après une hibernation prolongée». Entendre par-là: «Ces partis qui n'occupent le devant de la scène que le temps d'un scrutin.» Pour le conférencier, depuis sa création le RND n'a jamais déserté le champ de bataille. Pour preuve, «le score réalisé lors du dernier renouvellement du Conseil de la nation. Nous ne faisons pas de la politique de salon à l'instar de certains, qui n'hésitent pas à acheter des placards publicitaires dans des journaux qui leurs sont acquis pour coller à l'actualité politique», a-t-il souligné. Abordant les sujets d'actualité, d'emblée Ouyahia, lors de la conférence de presse animée au siège de son parti, a reconnu que «l'alliance présidentielle autour du président de la République», signée par le RND, le MSP et le FLN «gêne beaucoup les autres formations politiques», avant de préciser que ce pacte est une première du fait que «ni le courant islamiste ni démocratique et encore moins nationaliste n'est arrivé à créer un pôle, nous, nous l'avons fait par conviction et dans le cadre de la loi». A ce propos, Ouyahia a été interpellé sur le fait de signer un contrat avec une formation politique dont les activités sont gelées par décision de justice, d'autant que Ali Benflis interdit, en tant que secrétaire général du FLN, à quiconque de parler au nom du FLN. Sur ce point il rétorque: «Si vous parlez de légalité dans les actes juridiques, nous avons signé un pacte politique. D'ailleurs, je crois en une issue proche à la crise du FLN.» Une autre manière de dire sa conviction que tous les militants finiront par rejoindre l'alliance présidentielle. Questionné sur la commission indépendante de préparation et d'organisation l'élection que récuse le groupe des Dix, Ouyahia n'est pas allé par quatre chemins: «D'abord qui sont les dix? Quatre d'entre eux ne sont même pas candidats. En outre, ces gens avaient l'occasion d'inscrire ce point lors de l'amendement de la loi relative à l'élection alors ils n'ont qu'à assumer aujourd'hui leurs actes.» Sur sa lancée Ouyahaia soutiendra: «Comment voulez-vous que des personnalités qui ne représentent qu'elles-mêmes figurent dans la commission alors que des partis y soient exclus?», à une question sur le fait que des petits partis ayant déclaré leur soutien à Bouteflika ne soient réactivés qu'à la veille d'une échéance électorale. Au sujet de l'état d'urgence, Ouyahia a déclaré qu'il militerait pour son maintien, «tant que les conditions pour sa levée ne sont pas réunies», avant d'ajouter: «l'état d'urgence est une nécessité pour combattre le terrorisme. D'ailleurs, l'activité politique n'a jamais été affectée.» Il n'a pas manqué, dans ce cadre, à rendre comptable Abassi Madani de tous les massacres commis. Il dira, par ailleurs, que ce dernier a profité «de l'humanisme des autorités pour retrouver sa nature d'anarchiste en menaçant les candidats.» En outre, c'est dans ce sens qu'a été créée l'alliance présidentielle selon le conférencier: «Pour combattre le terrorisme et réconcilier les Algériens» et assurer «le développement et la stabilité» conclut-il.