Il affirme n'avoir pas reçu de convocation pour témoigner dans l'affaire Khalifa. Le Rassemblement national démocratique, RND, ne voit pas l'utilité d'un remaniement ministériel avant les élections législatives de mai 2007. Hier, son secrétaire général, M.Ahmed Ouyahia, a affirmé, dans une conférence de presse animée au complexe El Bahia à Sidi Fredj que «ce n'est pas dans la culture du parti de demander un changement au sein du gouvernement à la veille de chaque élection, encore moins de crier à la fraude pour justifier la mise en place d'un gouvernement technocrate». Ouyahia ne demandera, donc, pas le départ du gouvernement de Belkhadem, même si le chef du FLN avait formulé ce voeu à l'époque où le secrétaire général du RND chapeautait le gouvernement. Il laisse entendre, par là, que ses détracteurs, sans les citer, développaient de faux débats. Le texte portant loi électorale, amendé en 2003, consacre, défend-il, la transparence des élections. Si Ouyahia refuse de trop s'attarder sur le remaniement ministériel, c'est qu'il est convaincu que ce dossier, comme d'ailleurs celui de la révision constitutionnelle, relève des prérogatives «exclusives» du président de la République. Le RND ne voit pas et ne verra pas l'Exécutif comme étant un «gâteau» à partager. Le plus important, souligne Ouyahia, c'est que le soutien indéfectible au chef de l'Etat, réitéré ce week-end à l'occasion de la réunion des coordinateurs de wilayas, n'a jamais été conditionné par des «acquis», que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du gouvernement. «Nous soutenons le programme de M.Abdelaziz Bouteflika par conviction politique. Idem pour le projet portant réconciliation nationale.» Ouyahia a-t-il l'intention de se présenter à la présidentielle de 2009. Ce dernier qui avait, auparavant, défendu qu'il ne sera jamais candidat contre l'actuel président, n'a ni infirmé ni confirmé cette éventualité. Dans le chapitre électoral, le secrétaire général du RND affirme qu'il n'y aura ni alliance ni listes communes avec le FLN et le MSP lors des prochaines législatives. «C'est loin d'être une révélation. Les trois chefs de l'alliance ont affiché leur position et chacun a tracé des ambitions propres à sa formation». En tout état de cause, le RND ne rougit pas d'appartenir à une Alliance présidentielle, «unie comme un seul bloc», lorsqu'il s'agit de défendre l'intérêt suprême de l'Etat. Arrivera-t-il à reprendre sa position de leader dans l'échiquier politique national au terme de la course électorale? L'ex-chef de gouvernement a refusé de révéler la stratégie du parti. Après insistance des journalistes, il s'est contenté de dire que «l'objectif serait de réaliser un score meilleur à celui de 2002». Ouyahia s'est prononcé, hier, contre le jumelage des élections en 2007, puisque les structures de son parti comme celles de toutes les formations politiques, ne sont pas prêtes à aborder les deux échéances au mois de mai. Procès Khalifa: Ouyahia prend ses distances Dans un autre chapitre, M.Ahmed Ouyahia a affirmé que la justice ne l'a pas convoqué pour témoigner dans l'affaire Khalifa: «Non, je n'ai pas reçu de convocation. Je me mettrais à la disposition de la justice algérienne si mon témoignage est jugé incontournable», a-t-il déclaré. Ouyahia a défendu, hier, qu'il n'est pas concerné par ce dossier, en s'appuyant sur des dates et des faits clés. D'abord, il précise avoir quitté le gouvernement le 16 décembre 1998, c'est-à-dire avant que la première inspection au sein de la banque ne soit faite (cela remonte 1999). «J'étais, poursuit-il, désigné comme ministre de la Justice, entre le 23 décembre 1998 et la mi-juin 2000». Ce qu'il y a lieu de retenir, c'est, d'ailleurs, le point sur lequel a insisté Ouyahia, est le fait que son département a instruit, le 20 avril 2000, les différentes cours et juridictions à agir d'une manière décentralisée et, à la limite, autonome lorsque il s'agit de mener des enquêtes ou d'ouvrir des dossiers de fraude ou de crime, quelle que soit sa nature. Sans l'expliciter, Ouyahia persiste à bien garder ses distances avec ce dossier. Dans le même sillage, il rappelle que lorsqu'il a été reconduit à la tête du gouvernement, le 6 mars 2003, la décision de désigner un administrateur pour la banque Khalifa était déjà prise. Le président du RND persiste et signe, le procès relève du scandale du siècle. Le fait que des ministres soient cités, ne fait pas de lui «une affaire d'Etat». Ouyahia s'est refusé à faire le moindre commentaire sur les révélations faites par les témoins: «Laissons la justice faire son travail», a-t-il conclu.