852 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim dont la majorité vit dans les pays en développement. La 38e Conférence de la FAO s'est ouverte, hier, à Rome, sous le thème principal: «Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition»,en présence de plusieurs chefs d'Etat, de gouvernement et ministres des pays membres. L'Algérie prend part à cet événement annuel, qui s'étalera jusqu'au 22 juin, avec une forte délégation conduite par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaissa. Outre les questions techniques et organiques, les délégués discuteront principalement, de la situation alimentaire mondiale, la lutte contre la faim, les politiques et les méthodes à développer pour atteindre cet objectif. La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture qui a fait l'objet d'un rapport 2013, et qui sera débattue lors de cette rencontre, souligne que la malnutrition sous toutes ses formes, «fait peser des coûts économiques et sociaux inacceptables sur les pays, à tous les niveaux de revenu». Pour y faire face, il est préconisé de «se placer dans une optique multisectorielle qui prend comme point de départ l'alimentation et l'agriculture et les complète par des interventions dans les domaines de la santé publique et de l'éducation». Pour les rédacteurs du texte, si le rôle de production d'aliments et de génération de revenus traditionnellement dévolu à l'agriculture «reste fondamental», le système alimentaire dans son ensemble, à savoir les apports d'intrants et de la production à la consommation, en passant par la transformation, le stockage, le transport et la vente au détail, «peut cependant apporter une contribution bien plus conséquente à l'éradication de la malnutrition». Selon le rapport, les politiques et la recherche sur l'agriculture «doivent continuer à appuyer une augmentation de la productivité, s'agissant des aliments de base, mais elles doivent aussi faire une plus grande place aux aliments riches en éléments nutritifs et à l'amélioration de la durabilité des systèmes de production». Le texte évoque également, les chaînes de production traditionnelles ou modernes, qui «peuvent améliorer la disponibilité d'un large éventail d'aliments nutritifs et réduire les pertes d'éléments nutritifs et le gaspillage». Par ailleurs, le rapport estime que les pouvoirs publics, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile «peuvent aider le consommateur à faire des choix plus sains, à produire moins de déchets et à contribuer à l'utilisation durable des ressources, en lui fournissant des informations claires et justes et en veillant à ce qu'il ait accès à des aliments variés et nutritifs». La FAO, qui estimait en 2012, que 852 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim, dont la majorité vit dans les pays en développement, vient de confirmer que 38 pays ont réalisé, avant même l'échéance de 2015, les objectifs fixés en 2000, par les Nations unies, à l'échelle internationale pour éradiquer la faim. Parmi ces pays, dix sont situés en Afrique, dont l'Algérie, huit en Asie et douze en Amérique latine et centrale. Pour saluer les progrès exceptionnels réalisés dans la lutte contre la faim, et mettre à l'honneur le combat contre la faim et de rendre hommage aux pays qui ont accompli un travail remarquable pour améliorer la sécurité alimentaire de leurs citoyens, la FAO organisera dimanche, «un événement spécial», en présence des délégués de ces pays, à la conférence. L'Algérie figure parmi ces pays «pour les efforts conséquents qu'elle déploie depuis de nombreuses années en matière de développement agricole et rural», a souligné le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. En marge de cette rencontre, il est prévu une initiative tripartite -FAO et ministères algérien et français de l'Agriculture- au cours de laquelle il sera question des «systèmes agricoles qui permettent de préserver les ressources naturelles et de produire plus et mieux». L'initiative qui sera programmée lors d'un événement parallèle à la conférence, intitulée «l'Agro-écologie, une voie d'avenir», fera l'objet d'une réflexion et d'échanges de vues autour des potentialités de l'agro-écologie et la manière de les mobiliser, selon une source proche de la délégation algérienne. Par ailleurs, l'Algérie prendra part à un autre événement parallèle, «le Fonds de solidarité pour la sécurité alimentaire en Afrique», lancé à Brazzaville (Congo) en avril 2012 lors de la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique, au cours de laquelle il sera fait le point des contributions financières des pays africains à ce fonds.