Le bras de fer persiste entre pro-Algériens et pro-Marocains au Conseil français du culte musulman. Ce qui pourrait entraîner le report de la désignation du président de cette instance prévue demain. La Grande Mosquée de Paris, liée à Alger, menace de «se retirer» du conseil si son candidat, Chems Eddine Hafiz, n'est pas nommé président, menace le recteur de La Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Or, sa candidature est contestée par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc. Pour cause, ils reprochent à M.Hafiz d'être l'avocat du Front Polisario qui lutte pour l'indépendance du Sahara occidental annexé par Rabat en 1975. Créé en 2003 par l'ex-président Nicolas Sarkozy, le Cfcm est miné par des tensions entre «l'islam consulaire» marocain ou algérien, et «l'Islam transnational» de l'Union des organisations islamiques de France (Uoif, proche des Frères musulmans) et du mouvement piétiste du Tabligh, selon les politologues, Leyla Arslan et Mohamed-Ali Adraoui, qui viennent de publier L'Islam en France pour les Nuls.