«Le musée du Moudjahid ne répond à aucune esthétique tandis que sa réalisation est truffée d'anomalies», a affirmé Abdelmalek Boudiaf. «Aménagez une partie du cimetière chrétien et transformez-la en jardin botanique». Une telle déclaration a émané du wali d'Oran qui a présidé jeudi le briefing consacré à la présentation par le maire d'Oran du projet de plan d'action de l'APC d'Oran devant s'étaler de 2013 à 2017. Le wali d'Oran, qui a proposé un tel chantier, veut, dans le sillage de son argumentaire, éviter la bétonisation du cimetière en question, expliquant que «l'ex-Assemblée populaire communale a suggéré l'implantation d'une coopérative immobilière dans le lieu de sépulture». Pour que le chantier aboutisse sans buter sur un quelconque problème, la partie française a donné son aval via sa représentation diplomatique à Oran. «Des discussions ont, dans ce cadre, été tenues conjointement par les responsables locaux et ceux du consulat général de France à Oran qui ont donné leur quitus», a expliqué Abdelmalek Boudiaf. S'agit-il de la profanation du cimetière? En tout cas, l'information donnée par le premier responsable d'Oran n'a fait aucun effet sur les élus et directeurs locaux. La wilaya d'Oran semble vouloir se débarrasser des bâtisses dont l'architecture est jugée ne répondant pas aux normes requises. Le musée du Moudjahid est, en ce sens, dans le collimateur. Le wali d'Oran a, dans ce chapitre, jugé utile de raser l'immeuble à l'aide des explosifs. «Le bâtiment ne répond à aucune esthétique, sa réalisation est truffée d'anomalies», a affirmé Abdelmalek Boudiaf, ajoutant que «la wilaya d'Oran mérite un musée digne de ce nom». Et d'ajouter qu'«une proposition, quant à la réalisation d'une nouvelle bâtisse, devant domicilier le musée du Moudjahid, a même été faite au ministre des Moudjahidine lors de sa dernière visite qu'il a effectuée à Oran». En somme, le projet de plan de la mairie d'Oran a été sévèrement critiqué, aussi bien par les directeurs exécutifs, que par les élus de l'APW et même par des élus de l'APC d'Oran. «Nous n'avons participé ni de près ni de loin à l'élaboration dudit projet de plan», a indiqué l'élue du MPA, Naïma Lazouni, ajoutant que «nous sommes marginalisés». Pour d'autres, le projet en question manque cruellement du volet social. «Il n'aborde pas la question d'accessibilité», a expliqué le directeur de l'action sociale, Rahim Djamel. La réhabilitation des bâtisses représentant une phase de l'histoire de l'architecture historique s'est taillé la part du lion des débats de la rencontre de jeudi. Le Consulat intéresse la présidence de la République qui a consacré un montant conséquent pour sa restauration. La même politique a été observée par la même institution «(présidence) qui a accordé un pactole de 60 milliards de centimes à l'effet de réhabilitation du siège de l'Hôtel de ville abritant l'Assemblée populaire communale. Globalement, la ville d'Oran est dans le besoin urgent de passer à la réhabilitation de ses espaces verts qui sont au nombre de 34. Un montant de 34 milliards devrait être mobilisé. La wilaya d'Oran s'est engagée dès que le projet avait été présenté, conditionnant son engagement par la nécessité de réalisation dans un délai ne dépassant pas huit mois. La mairie d'Oran qui a, au départ, fait une telle proposition, s'est, par le biais du maire, Nouredine Boukhatem, aussitôt rétractée, expliquant qu'«un tel projet devrait au préalable avoir l'aval de l'exécutif communal». «Une réunion sera tenue demain», a rétorqué le P/APC.