L'ex-sélectionneur des Bleus entame une nouvelle aventure En attendant de finaliser sa venue au PSG, Laurent Blanc séduit déjà les observateurs de Ligue 1. Pour eux, pas de doute, l'ancien sélectionneur des Bleus a la carrure pour endosser son costume. Le totem? Arsène Wenger. Indisponible. Prière de repasser au minimum en 2014, à l'issue de son contrat, si l'Alsacien ne prolonge pas son bail à Arsenal d'ici là. Hiddink, Villas-Boas, Laudrup, Rijkaard: tous ont refusé. Capello? Son contrat béton avec la Russie a immédiatement mis un terme aux négociations. C'est donc Laurent Blanc, évoqué mais jamais en tête de liste, qui va s'engager, une fois les derniers détails expédiés, en début de semaine prochaine à Paris pour deux ans (probablement un an). Avec une forte impression de choix par défaut... ce qui ne plaît pas à Jean-Michel Larqué. «Il est vrai que la conclusion de ces expériences n'a pas été terrible, lâche l'un des membres de la Dream Team RMC Sport. Mais la première, dans un club qui n'était pas en très, très bonne santé, se conclut par un titre de champion de France. Les six mois qui suivent se passent plutôt pas mal avec un quart de finale de Ligue des champions. Et il y avait bien longtemps que l'équipe de France n'avait pas eu les cartes en main pour une qualification dans une compétition majeure.» Il ne faudrait donc pas avoir la mémoire courte et oublier la qualité de jeu offerte par les Girondins ainsi que l'impression de renouveau dégagée par les Bleus sous sa coupe. Il n'empêche que Blanc n'a pas le CV bling-bling des entraîneurs jusque-là visés par Paris. Ce qui est loin d'être un mal pour son ami et ancien coéquipier en Bleu, Christophe Dugarry. «Lorsque j'entendais certains noms comme Mancini ou Villas-Boas... je ne vois pas ce que Laurent Blanc a à envier à ces entraineurs-là. Mancini a gagné le championnat d'Angleterre avec Manchester, Blanc a gagné le championnat de France avec Bordeaux et a fait un quart de finale de ligue des Champions. Je pense qu'on peut tous être fiers qu'un entraineur français puisse s'occuper de la meilleure équipe française actuellement.» Mais sera-t-il en mesure de la gérer, cette équipe? Avec ses stars, ses ego, son Zlatan Ibrahimovic, réputé, on le sait, volcanique. «Il n'y a pas de risques à entraîner Ibrahimovic ou Thiago Silva, écarte Bernard Lama, champion du monde 1998 et d'Europe 2000 aux côtés du «Président». Ce sont des grands joueurs, des grands professionnels.» «Il vaut mieux s'occuper du PSG que des 3 derniers du classement, renchérit Dugarry. C'est une chance, une bénédiction. Bien-sûr ça va être difficile: il y aura beaucoup de pression. Mais c'est inespéré. Je ne vais pas vous dire que Blanc est le meilleur entraineur du monde: il a commis des erreurs. Mais il a de l'ambition et on lui donne les moyens de ses ambitions. Il faut qu'il fonce.» Jean-Louis Triaud, lui, est ravi. Ravi de voir son ancien entraîneur rebondir en France et dans un club huppé. Et toujours un peu sous le charme du Cévenol. «Je ne suis pas le seul à avoir bon goût, note souriant, le dirigeant girondin. Parfois, on a besoin d'un nom ronflant en termes d'image. En tant que président de club, je préfère quelqu'un de compétent et d'efficace.» Le football français semble conquis. Enfin, presque. Car Rolland Courbis nuance un peu l'embellie. «A Bordeaux, il est arrivé inexpérimenté avec Jean-Louis Gasset, son complément idéal selon moi. Le football français a ensuite décidé de mettre un entraineur inexpérimenté à la tête de l'équipe de France. Ça s'est moyennement bien passé. Laurent Blanc a pu réfléchir pendant un an à son bilan. Aujourd'hui, le PSG récupère quelqu'un d'expérimenté. Donc attendons de voir le Laurent Blanc du PSG pour se prononcer.» Ce que les supporters du PSG ont visiblement choisi de faire, eux aussi.