Le jeune homme, réfugié depuis le 20 mai à Hong Kong, a également été inculpé pour vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux. L'ex-consultant Edward Snowden, à l'origine des fuites sur les programmes américains de surveillance des communications, a été inculpé pour espionnage par la justice américaine, qui a demandé à Hong Kong de l'interpeller, a indiqué vendredi soir un responsable américain. Le jeune homme, réfugié depuis le 20 mai à Hong Kong, a également été inculpé pour vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux. Il est visé par un mandat d'arrêt provisoire, a-t-on précisé de même source, confirmant des informations du Washington Post. Un traité d'extradition est en vigueur entre Hong Kong et les Etats-Unis, mais Pékin a le droit d'opposer son veto. Dans un entretien avec The Guardian, Edward Snowden a affirmé, documents à l'appui, que le Quartier général des communications du gouvernement (Gchq) britannique avait commencé à traiter de grandes quantités de données privées - obtenues par son accès aux câbles fibres optiques garantissant le trafic Internet et les appels téléphoniques mondiaux - et les partageait avec l'Agence de sécurité national américaine (NSA). Ancien consultant de la puissante Agence de sécurité nationale américaine (NSA), Snowden a révélé, via des documents publiés dans le Washington Post et The Guardian, que le renseignement américain utilisait deux programmes secrets de surveillance des communications. L'un permet la récolte depuis 2006 aux Etats-Unis des données d'appels téléphoniques (mais pas leur contenu), l'autre, nommé Prism, vise à intercepter les communications d'internautes étrangers se situant hors des Etats-Unis. Traître pour les uns, héros pour les autres, Snowden affirme avoir fait ces révélations parce qu'il ne pouvait «permettre au gouvernement américain de détruire la vie privée, la liberté d'Internet et les libertés fondamentales des personnes avec ce système gigantesque de surveillance qu'ils sont en train de bâtir secrètement». Le président Barack Obama a défendu la légalité de ces programmes et leur utilité, soulignant que des «compromis» entre la protection de la vie privée et les exigences de la lutte antiterroriste étaient nécessaires. Parti de Hawaï où il travaillait pour un sous-traitant du renseignement américain, Snowden, qui a eu 30 ans vendredi, a choisi de se réfugier à Hong Kong en louant la tradition de défense des libertés de ce territoire. Il semble y être resté caché depuis. Son inculpation par la justice américaine est survenue le jour même où les rapporteurs de l'ONU et de la Commission interaméricaine des droits de l'homme sur la liberté d'expression ont appelé à la protection des détenteurs de données confidentielles qui choisiraient «de bonne foi» de les divulguer. «Une personne liée à un Etat qui, obligée de garder certaines informations confidentielles, divulgue des informations relevant selon elle de violations des droits de l'homme (+whistleblowers+) ne devrait pas être soumise à des sanctions juridiques, administratives ou disciplinaires tant qu'elle a agi de bonne foi, conformément aux normes internationales», explique le texte de ces rapporteurs.