Le carburant algérien est exporté illégalement en grande quantité au Maroc «Le carburant connaît une forte demande ces derniers jours, en augmentation de 20% comparativement à la même période de l'année dernière, a-t-on expliqué. Les stations-service connaissent un rush exceptionnel ces derniers jours, tandis que le carburant continue à se faire rare. Samedi, la tension était perceptible tout le long de la journée sur le carburant au niveau de la totalité des stations-service que compte la ville d'Oran. Cette situation perdure depuis plus d'une semaine malgré la légère amélioration quant aux moyens de transports supplémentaires des carburants mobilisés par Naftal à l'effet d'approvisionner les stations-service d'Oran. Les explications ne manquent pas. «Naftal a mis tous les moyens qu'il faut pour répondre à la demande», a-t-on expliqué au niveau de Naftal, ajoutant que «depuis trois jours, nous assurons la livraison des carburants même durant la nuit». Fait inattendu. Les fournisseurs indiquent que «le carburant connaît une forte demande ces derniers jours». Et d'ajouter que «cette hausse est de 20% comparativement à la même période de l'année dernière». Pour les responsables en charge de l'approvisionnement, la problématique ne réside pas au niveau de la production encore moins dans l'acheminement du carburant, mazout et essence. «Ce n'est aucunement le problème de pénurie des produits, ces derniers sont disponibles au niveau de la raffinerie en quantités satisfaisantes», a-t-on expliqué. «Aussi, les centres de stockage de Petit Lac (Oran), celui de Sidi Bel Abbès et celui de Remchi (Tlemcen) sont alimentés sans interruption», a-t-on expliqué. La distribution, explique-t-on, n'est pas défaillante étant donné qu'un taux de 45% de la production de la raffinerie d'Arzew est prélevé par six opérateurs privés disposant de leur propre réseau de distribution. Les gérants des stations-service, eux, estiment que «seul le retour à la normale peut mettre à plat cette crise qui perdure depuis plus d'une semaine». Des dizaines de clients ne se gênent pas pour constituer des stocks chez eux, notamment les professionnels de la route, en particulier les chauffeurs de taxi. En tout cas, les longues attentes sont observées quotidiennement au niveau des stations-service tant urbaines que périphériques. La même situation n'est pas près de trouver une fin heureuse dans la capitale des Zianides, Tlemcen, étant donné que le carburant algérien est illégalement exporté vers le Maroc par voie terrestre, par le biais de plusieurs centaines de trafiquants de carburants appelés localement les hallaba. Ces derniers, ne reculant devant aucune force de l'ordre, continuent à vider les réservoirs des stations locales tôt le matin, chaque jour, c'est-à-dire dès leur approvisionnement par Naftal. Les habitants de cette wilaya, ne sont pas restés indifférents face à une situation qui continue à prendre des courbes fulgurantes. Samedi dernier, un groupe de jeunes s'est rassemblé sur la place Khemisti pour dénoncer ainsi la pénurie du carburant «délibérément» provoquée: «Défaut de carburant est égal à l'absence de l'autorité», «Grâce aux hallaba, l'Algérie travaille pour le Maroc», «Basta ya hallaba». Tels ont été les principaux slogans qui ont été scandés par les manifestants. Le rassemblement en question est le deuxième en son genre organisé en moins d'une semaine après celui observé lundi dernier devant le siège de la wilaya.