Serguei Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères Le chef de la diplomatie russe considère que l'Algérie est parmi les trois partenaires importants de la Russie en Afrique. Alger et Moscou sont sur la même longueur d'onde. L'axe Alger-Moscou partage les mêmes visions sur les dossiers d'ordre international. La prolifération des armes, le paiement des rançons et l'intervention militaire en Syrie sont autant de points communs entre les deux pays. Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, l'a bien mentionné dans une interview accordée hier au quotidien arabophone El-Khabar qui a indiqué que «Moscou partageait les mêmes visions qu'Alger sur plusieurs dossiers de sécurité internationale», qui s'est déclaré, par ailleurs, satisfait du niveau de coopération entre son pays et l'Algérie. «Nous sommes très satisfaits du niveau de la coopération avec l'Algérie en matière de lutte antiterroriste», a-t-il assuré en précisant que cette coopération est accompagnée par une dynamique efficace en ce qui concerne les relations bilatérales. Se voulant très explicite, le chef de la diplomatie russe affirme que les deux parties ont les même convictions sur le fait que les solutions à ces problèmes ne se font que par le respect des droits internationaux et des décisions de l'ONU, allusion à la situation en Libye et en Syrie. Moscou comme Alger se sont opposés à une intervention militaire étrangère en Libye et en Syrie. Les deux pays plaident pour une solution politique. Evoquant le cas de la Syrie, M.Lavrov explique que son pays essaie de trouver une solution pacifique sans aucune intervention étrangère d'ordre politique ou militaire. Pour lui, armer l'opposition syrienne n'est pas une solution. Bien au contraire, elle risque de compliquer davantage la situation. L'exemple de la Libye étant encore vivant dans les esprits. «La prolifération des armes en Libye est devenue une véritable menace pour la stabilité des pays voisins et la région entière», souligne M.Lavrov. Le diplomate assure que son pays n'a aucune ambition stratégique en Syrie. «Nous n'avons aucune arrière-pensée pour imposer notre volonté en Syrie. Tout ce que nous souhaitons, c'est permettre aux Syriens de décider eux-mêmes de leur avenir de manière démocratique et souveraine», soutient le diplomate russe qui précise que la Russie ne considère pas que la Syrie est partagée en deux, mais c'est une entité entière. Interrogé sur l'interdiction des paiements de rançons contre les otages, une résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU sur proposition de l'Algérie, Sergueï Lavrov réitère son accord et son soutien à cette résolution. Cependant, il estime que des dispositions accompagnant cette résolution devraient être prises pour combattre ce crime et libérer les otages. «Le financement du terrorisme ne se limite pas uniquement aux rançons, c'est une problématique très compliquée», a-t-il fait valoir. Abordant le volet économique, le chef de la diplomatie russe considère que l'Algérie est parmi les trois partenaires importants de la Russie en Afrique. Le taux des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint l'année dernière 2,7 milliards de dollars, ce qui signifie un taux de croissance de 12% comparativement à 2011. Toujours sur la coopération bilatérale et particulièrement dans le domaine de l'énergie, M.Lavrov a estimé qu'il est important de renforcer la coopération et coordonner les actions entre la société russe Gazprom et le groupe Sonatrach sur le marché européen. C'est l'une des résolutions de la 7e commission mixte pour la coopération économique, scientifique et technique, présidée par le ministre russe de l'Energie, tenue en avril dernier à Alger.