«L'article 88 parle de maladie grave ou chronique. Ce n'est pas le cas dans la situation du Président Bouteflika», a indiqué le secrétaire général du MPA. Amara Benyounès, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), persiste et signe: «Si le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, décide de se présenter pour un quatrième mandat présidentiel en avril 2014, il aura notre soutien absolu.» Cette déclaration a été faite, hier 6 juillet, lors d'un meeting populaire tenu à la salle El Mougar d'Alger, en présence d'une assistance nombreuse. M.Benyounès ajoute: «Si Bouteflika ne se portera pas candidat à sa propre succession, le MPA sera devant deux choix: soit présenter son propre candidat, soit soutenir un autre candidat.» En tout cas, l'orateur souhaite que l'élection présidentielle de 2014 soit un rendez-vous où le peuple choisira son président. Le secrétaire général du MPA a explicité ses déclarations lors d'un point de presse improvisé juste après la fin du meeting. Il souligne d'abord, que le chef de l'Etat, hospitalisé en France depuis le 27 avril 2013, «rentrera au pays une fois sa rééducation fonctionnelle terminée». «La partie est loin d'être finie», a-t-il lancé, à l'adresse de ceux qui estiment que la vie politique de Bouteflika est finie et qui appellent à l'application de l'article 88 de la Constitution. Il reprend pour stigmatiser ces «parties qui veulent faire partir absolument le Président»: «Ils savent que si Bouteflika se présente pour un autre mandat, il va gagner.» Dans ce contexte, le conférencier estime que l'absence de Bouteflika qui dure depuis le 27 avril 2013 n'est «rien du tout». «Il (Bouteflika) peut continuer à assumer ses fonctions», a ajouté M.Benyounès. Selon lui, l'article 88 de la Constitution ne peut pas être appliqué sur le chef de l'Etat. «L'article 88 parle de maladie grave ou chronique. Ce n'est pas le cas dans la situation du Président», a-t-il dit. Cet article stipule que lorsque le président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous les moyens appropriés, propose, à l'unanimité, au Parlement de déclarer l'état d'empêchement. Amara Benyounès qui était parmi les premiers à affirmer son soutien à un 4e mandat du premier magistrat du pays, explique que «Bouteflika ne pourra pas mettre l'Algérie dans une impasse». «Il (Bouteflika) prendra la décision (de se présenter ou pas à l'élection présidentielle, Ndlr) en fonction des intérêts de la nation et il mettra de côté ses intérêts personnels. Il va se poser la question de sa capacité à poursuivre sa mission et décidera par la suite», a-t-il indiqué. Et si le chef de l'Etat décide de ne pas se présenter, le conférencier a indiqué que son parti discutera avec les partis qui sont proches de ses idées et projets, notamment ceux qui sont proches et soutiennent le Président, avant de prendre sa décision. M.Benyounès plaide pour faire de la présidentielle de 2014 «une grande fête de la démocratie». Le premier responsable du MPA s'en est pris, en outre, aux islamistes qui ont, selon lui, radicalisé leur discours, en les mettant en garde contre la poursuite de nourrir ce même discours. «Nous savons ce que nous a coûté la radicalisation du discours. Personne ne veut revenir aux années 1990», a-t-il dit, invitant ces partis à présenter des programmes et des projets de société. Sur un autre plan, le secrétaire général du MPA, qui est également ministre dans le gouvernement de Sellal, a fait savoir que le Premier ministre n'a pas programmé de visite dans la wilaya de Tizi Ouzou pour le 5 juillet dernier.