Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA) et ministre de l'environnement a écarté, jeudi soir, l'application de l'article 88 de la Constitution, car le problème des capacités du Président d'assumer ses fonctions ne se pose pas encore, selon lui. Benyounès a, en outre, annoncé le retour du chef de l'Etat dans «les prochains jours». Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA) Amara Benyounès a regretté, jeudi, les spéculations anticipées sur une éventuelle candidature à la présidentielle du président de la République Abdelaziz Bouteflika auquel il faut souhaiter actuellement «un prompt rétablissement». Sans les nommer, M. Benyounès a estimé que ceux qui remettent en cause les déclarations du professeur Rachid Bougherbal et les communiqués du gouvernement sur l'état de santé du président et spéculent sur cette question n'ont d'autre objectif que de lui «barrer la route pour briguer un quatrième mandat ». L'invité de l'émission «Saât el hakika» (l'heure de vérité) de la nouvelle chaîne de télévision Dzaïr TV, lancée mercredi dernier, a indiqué que ces spéculateurs «veulent faire un coup d'Etat médical au président», écartant l'application de l'article 88 de la Constitution car le problème des capacités du président d'assumer ses fonctions ne se pose pas encore. «Nous sommes loin de ce cas de figure», a insisté le président du MPA, réitérant son soutien à Bouteflika s'il postulait à un quatrième mandat. Soutenant les récentes déclarations du Premier ministre, M. Benyounès, également ministre de l'Environnement, a affirmé que l'absence du président, pour convalescence, n'influe pas sur les affaires de l'Etat. Selon lui, l'absence du président n'a pas d'impact sur l'avancement des travaux de la commission chargée de préparer l'avant-projet de révision de la Constitution. Cette commission, qui ne s'est pas fixé de délai pour finaliser ses travaux, poursuit sa mission. C'est le cas aussi pour le projet de loi de finances complémentaire 2013. Ce projet de loi, poursuivra M. Benyounès, est en cours de préparation et sera présenté fin mai en Conseil de gouvernement. Pour rappel, Amara Benyounès, a auparavant lors d'un meeting à Constantine le mois dernier, déclaré que «la candidature pour la présidentielle 2014 est un droit consacré par la Constitution pour tout citoyen algérien». Alors que tout le débat sur la présidentielle 2014 s'était focalisé justement sur la candidature éventuelle de Bouteflika, Benyounès avait banalisé la problématique, jugeant qu'il s'agit d' «un faux débat» d'être pour ou contre «un quatrième mandat de Bouteflika» et que l'affaire «ne concerne que le candidat lui-même, la désignation du futur président de la République revenant, en dernier ressort, au peuple». Et le chef du MPA, pour ne pas être en porte à faux avec le président Bouteflika qui avait fait sauter en 2008 le verrou de la limitation des mandats, avait trouvé, que cette limitation «ne peut constituer un préalable à la démocratie». Bouteflika bientôt de retour «A ceux qui disent qu'il n'y a plus de quatrième mandat et demandent l'application de l'article 88 de la Constitution, je réponds que le président Bouteflika se porte bien et qu'il rentrera dans les tout prochains jours en Algérie pour exercer ses fonctions de président de la République», a par ailleurs affirmé Benyounes à l'entv, hier soir. Il a ajouté que «le gouvernement exerçait ses activités normalement et n'a rencontré aucun problème ni difficulté», soulignant qu'il appartenait au peuple de se prononcer sur la question du 4e mandat.