C'est dans la région du Dahra, en plein centre du village de Cassaigne, localité distante de 45 km du chef-lieu de wilaya Mostaganem, que le déclenchement de la Guerre de Libération nationale a eu lieu. En effet, c'est bien avant l'heure prévue, que la première balle fut tirée, et le premier Français éliminé à 23h 45, le 31 octobre 1954. Cette nuit-là, le nommé Laurent, venant de Mostaganem pour rejoindre Picard (Khadra) 80 km du chef-lieu de wilaya, a essuyé des coups de feu près de Ouillis, Abdelmalek Ramdane tirés par des moudjahidine aux environs de 23h 20. S'étant dirigé vers Cassaigne, pour informer les gendarmes et au moment où il s'apprêtait à sonner au portail, il reçut plusieurs balles à la tête, oeuvre des moudjahidine qui s'apprêtaient à attaquer la brigade à l'heure indiquée. Et c'est à partir de cet instant, que le mouvement de la lutte armée a commencé à Cassaigne. La gendarmerie, la prison civile, le centre des PTT et le poste de l'EGA (aujourd'hui Sonelgaz) furent attaqués. En ce 1er Novembre 1954, les premiers suspects furent arrêtés: Bel hamiti Bendchiba, Sahraoui Abdelkader, Raouia Mohamed, Meziane Boutaïba, Si Afif Ahmed, Belhamiti Larbi, Belhamiti Kadi, Belhamiti Afif, Senouci, Hessaïn et plusieurs autres encore, qui ne sont plus jamais revenus. Asphyxiés dans la cave de Degonscon à Hadjadj, ou fusillés dans la forêt de Aïn Brahim «Plage». Depuis ce jour, Cassaigne est devenu un camp de concentration et un centre de torture, des plus atroces d'Algérie. Les légionnaires, les GMS, les spahis, la territoriale et le 2e bureau y étaient fortement implantés. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle, Cassaigne était surnommé «Caïn». Durant l'année 1956, au mois d'août, la célèbre bataille de Sidi-Zeggaï, à quelques bornes du village a duré 3 jours, les forces françaises ont subi de très lourdes pertes matérielles et humaines dont un hélicoptère. A la date du 28 octobre 1954, le chahid Larbi Ben M'hidi, a présidé une réunion de préparation, à laquelle ont participé Benabdelmalek Ramdane, Bordji Amar, Belhamiti Bendchiba, les frères Boukeniène, Bellahouari, Si Afif Ahmed, Sahraoui Aek, Hessaïn, Bridja, au douar Ouled Bouziane au niveau de Ghar Sidi Youcef, dans la propriété du moudjahid Si Afif Hadj Bouziane; l'objectif de cette réunion, était la préparation stratégique du déclenchement de cette guerre, le jour J. Le premier chahid, Benabdelmalek Ramdane est tombé au Champ d'honneur le 4 novembre 1954. Alors que cette localité, arrivait difficilement à panser ses blessures, le 1er Novembre 1994, a connu une autre tragédie. Au niveau du cimetière, au carré des martyrs, alors que les officiels s'apprêtaient à se recueillir, une bombe a explosé, faisant des dizaines de morts et de blessés, dont quatre jeunes scouts âgés à peine de 10 ans. Sidi Ali a remplacé le nom de Cassaigne «capitaine de l'armée française» en signe de reconnaissance au général Pelissier, pour sa contribution aux enfumades, au douar Ouled Erriah, à 50 km de Sidi Ali, où plus d'un millier de personnes, ont péri atrocement, asphyxiées et brûlées durant l'année 1873. Ce crime contre l'humanité, constitue aussi un volet de l'histoire de l'Algérie, sous la domination du colonialisme français. Durant les sept années et demie de guerre, la population de Cassaigne était terrorisée, et des milliers de chahids ont été assassinés dans des conditions atroces, aujourd'hui leurs tombes demeurent encore inconnues.