Le moment tant attendu par toute la population de Sayada s'est produit le 27 décembre dernier. En effet, après plus d'une dizaine d'année d'attente, cette bourgade agricole, située à la périphérie immédiate de Mostaganem, vient en plein hiver et après d'intenses et boueuses inondations d'être raccordée au gaz de ville. Le projet qui avait tenu en haleine toute la région, avait été inauguré en grande pompe par le président de la République en personne. C'était en février 2004, lors d'une mémorable visite de deux jours qui aura permis à Abdelaziz Bouteflika de sillonner les moindres recoins en quête de la plus infime opération d'inauguration ou de pose de la première pierre. Lancé dans le cadre du programme présidentiel, le projet d'adduction du gaz aura buté sur plusieurs contraintes qui se traduiront par plus de deux années de retard sur l'échéancier initial. A l'époque, cette densification du réseau de gaz naturel devait également atteindre la daïra de Aïn Tédelès, distante de 13 km, et se prolonger sur Sidi Ali, en enjambant l'oued Chéliff. C'était le temps des promesses préélectorales et des inaugurations à en perdre le souffle. Mais, très vite la réalité du terrain et la nature des hommes finiront par remettre les pendules du mal- développement à l'heure de la déliquescence. C'est ainsi que pour la seule localité de Sayada, qui n'est distante que de 4 km du chef-lieu de wilaya, les atermoiements des responsables et le peu d'empressement des opérateurs feront que l'opération se sera éternisée à l'excès. Qu'en sera-t-il de la région du Dahra où la bouteille de gaz butane, lorsqu'elle est disponible, s'échange à 300 DA. Dire que le coin le plus éloigné de cette zone montagneuse est à moins de 150 km de la zone pétrochimique d'Arzew. Le plus cocasse dans cette heureuse issue c'est que même au niveau de Sayada, ce ne seront que 700 foyers qui seront raccordés. Pour les habitations situées loin du principal axe routier, il faudrait que leurs habitants attendent le lancement d'une opération d'extension qui risque d'être remisée aux calendes grecques. Tout comme Sidi Ali, Sidi Lakhdar, Hadjadj et plus particulièrement les bourgades les plus éloignées et les plus démunies du lointain Dahra. Comme Ouled Boughalem, Nekmarya, Ouled Maâla ou Tazgait où les chaumières continueront pendant longtemps à se chauffer au feu de bois. Il est vrai qu'avec son marché de fruits et légumes, sans doute le plus important à l'Ouest du pays, Sayada fait figure de richissime bourgade.