Ce bilan comprend 30 personnes tuées dans des heurts entre pro et anti-Morsi après que des affrontements aient éclaté vendredi soir entre les deux camps, fortement mobilisés. Trente-sept personnes ont péri ces dernières 24 heures en Egypte, dans des affrontements entre partisans et opposants au président Mohamed Morsi et des attaques d'hommes armés dans le Nord-Sinaï, ont indiqué hier le ministère de la Santé et des sources de sécurité. «36 personnes ont péri et 1.079 autres ont été blessées», a indiqué hier le ministère. Un prêtre copte (chrétien) a par ailleurs été tué par des hommes non-identifiés dans le Sinaï. Ce bilan comprend 30 personnes tuées dans des heurts entre pro et anti-Morsi après que des affrontements ont éclaté vendredi soir entre les deux camps, fortement mobilisés pour une journée de manifestations émaillées de violences. En outre, cinq policiers ont été tués par des hommes armés dans le Sinaï (nord-est), peu après la mort plus tôt dans la journée d'un soldat dans cette région instable, frontalière avec Ghaza et Israël, selon des sources au sein des services de sécurité. En soirée, des partisans armés de l'ex-président islamiste, ont attaqué le siège du gouvernorat du Nord-Sinaï à El-Arich, dans le nord-est de l'Egypte, avant d'y hisser le drapeau des jihadistes. Hier, toujours dans la péninsule en proie à une forte instabilité, un prêtre copte, une communauté chrétienne qui représente 6 à 10% des Egyptiens, a été tué par des hommes armés non identifiés, selon des sources de sécurité. Les assaillants ont sorti le prêtre de sa voiture avant de l'abattre d'une rafale d'arme automatique et de prendre la fuite, ont précisé ces sources. La région du Sinaï est en proie à une instabilité croissante depuis la chute début 2011 du président Hosni Moubarak. Majoritairement peuplée de bédouins depuis longtemps en conflit avec le pouvoir central, elle abrite également des islamistes radicaux qui s'en servent comme base pour lancer des attaques contre Israël Vendredi, les affrontements entre pro et anti-Morsi, mais aussi entre pro-Morsi et soldats, ont fait une vingtaine de morts et plus d'un millier de blessés, essentiellement au Caire et à Alexandrie (nord), les deux plus grandes villes du pays. Depuis le 26 juin, les heurts ont fait plus de 80 morts dans le pays. Vendredi, galvanisés par leur Guide suprême Mohamed Badie - apparu à un rassemblement alors que les services de sécurité avaient annoncé son arrestation - les partisans de M. Morsi ont multiplié les manifestations. Les Frères musulmans, dont l'influent numéro 2, Khairat al-Chater, a été arrêté dans la nuit, entendent rester «dans les rues par millions» jusqu'à ce que le président déchu retrouve son poste, a prévenu M.Badie. «Nous avons déjà vécu sous un régime militaire et nous ne l'accepterons pas une nouvelle fois», a-t-il lancé, faisant référence à l'intérim controversé assuré par l'armée entre la chute de Hosni Moubarak en février 2011 et l'élection de M.Morsi en juin 2012. Le président civil intérimaire, Adly Mansour, nommé par l'armée, a dissous vendredi la chambre haute dominée par les islamistes, qui assure l'intégralité du pouvoir législatif, et nommé un nouveau chef des renseignements. Selon une source judiciaire, des interrogatoires doivent débuter demain, y compris pour M.Morsi, toujours détenu par l'armée, pour «insultes au système judiciaire». Depuis novembre, les opposants à M.Morsi lui reprochaient une volonté d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans, tandis que ses partisans évoquaient la nécessité de se débarrasser d'une bureaucratie hostile héritée du règne de Hosni Moubarak.