La Maison-Blanche a invité Moscou à ne pas «fournir une tribune de propagande» à Snowden, recherché aux Etats-Unis pour espionnage, en l'autorisant à rester sur son territoire. La Russie va devoir décider sur la demande d'asile d'Edward Snowden, ex-consultant du renseignement américain, au risque d'envenimer un peu plus ses relations avec les Etats-Unis. Le fugitif américain bloqué à l'aéroport Moscou-Cheremetievo où il est arrivé le 23 juin en provenance de Hong Kong a convié vendredi treize personnalités russes - défenseurs des droits de l'homme, avocats et hommes politiques proche du pouvoir -, pour leur demander de l'aider à obtenir l'asile politique. Après cette rencontre inédite, le président Barack Obama, qui doit se rendre en Russie en septembre, a appelé son homologue russe Vladimir Poutine «pour discuter entre autres de la situation autour de Snowden», a indiqué hier le Kremlin. Peu avant cet entretien, la Maison Blanche a invité Moscou à ne pas «fournir une tribune de propagande» à Snowden, recherché aux Etats-Unis pour espionnage, en l'autorisant à rester sur son territoire. Mais le président de la Douma (chambre basse du Parlement), Sergueï Narychkine, a déclaré que la Russie devait accueillir sur son territoire ce «défenseur des droits de l'homme agissant pour des millions de gens dans le monde entier». Le célèbre avocat Anatoli Koutcherena, membre de la Chambre civile, un organe consultatif proche du Kremlin, a pour sa part promis son aide juridique au fugitif américain de 30 ans qui a demandé vendredi l'asile en Russie pour pouvoir ensuite se rendre «en toute légalité» en Amérique latine où le Venezuela, la Bolivie et le Nicaragua se sont dits prêts à l'accueillir. «Je vais l'aider à s'orienter dans les nuances de la législation russe», a déclaré Me Koutcherena sur la chaîne publique Vesti 24. «Je lui fais absolument confiance (...). Il faut soutenir un tel homme», a-t-il poursuivi. Selon lui, la procédure d'obtention d'asile pourrait prendre «entre deux et trois semaines». «Il faut soumettre une demande au service des Migrations, ensuite elle est examinée par une commission auprès du président chargée des questions de citoyenneté. Si la commission prend une décision positive, le chef de l'Etat signe un décret en ce sens», a expliqué l'avocat. Interrogé hier sur la radio Echo de Moscou, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a dit qu'il était «impossible de parler des délais dans cette affaire» Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a de son côté déclaré hier que les autorités russes n'étaient «pas en contact avec Snowden» tout en soulignant que pour lancer la procédure ce dernier devait s'adresser au service des Migrations. Le chef de ce service Konstantin Romodanovski a pour sa part affirmé ne disposer d' «aucune demande faite par M.Snowden». «Snowden l'insaisissable est finalement sorti de l'ombre et a demandé l'asile» et la Russie «va l'accueillir pour contrarier le Département d'Etat», a écrit hier le quotidien populaire Moskovski Komsomolets. Edward Snowden est recherché par son pays pour espionnage depuis qu'il a fait des révélations fracassantes sur la surveillance électronique exercée par les Etats-Unis.