«fort ressentiment» après des déclarations du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan soutenant le président déchu Mohamed Morsi, victime selon lui d'un «coup d'Etat». «Il existe un fort ressentiment concernant les remarques répétées de responsables turcs au sujet de la situation intérieure en Egypte», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, dans un communiqué. Le porte-parole du ministère a pressé Ankara de «placer les intérêts communs, les liens historiques entre les deux pays au-dessus de toute autre considération». Lors d'un point de presse à la présidence, le porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed Mouslimani, a repris les termes de cette déclaration. M.Erdogan a déclaré que l'ex-président égyptien, destitué par l'armée, était le seul chef de l'Etat légitime en Egypte parce qu'il avait «été élu par le peuple», selon des propos rapportés dimanche par le journal turc Today's Zaman, favorable au gouvernement. «Nous aurions respecté le régime issu du coup d'Etat s'il avait remporté la victoire par les urnes», a poursuivi M.Erdogan, en référence aux nouvelles autorités égyptiennes. Le chef du gouvernement islamo-conservateur turc, proche de M.Morsi, issu des Frères musulmans, avait déjà qualifié la destitution de «contraire à la démocratie». «Où qu'ils se passent (...), les coups d'Etat sont une mauvaise chose», avait-il ajouté. Son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a lui aussi dénoncé devant la presse à Istanbul l'intervention «illégale» de l'armée pour déposer M.Morsi le 3 juillet dernier. L'armée égyptienne a mis en place un président intérimaire civil, Adly Mansour, qui a lui-même chargé un ancien ministre des Finances, Hazem Beblawi, de former un gouvernement dont la composition devait être annoncée hier ou aujourd'hui. Les relations entre la Turquie et l'Egypte s'étaient fortement renforcées durant la présidence de M.Morsi, Ankara faisant du Caire l'un de ses partenaires privilégiés dans sa stratégie d'influence régionale. En septembre, M.Morsi avait été un invité de marque lors du congrès du parti de M.Erdogan, l'AKP.