L'ancien international tire sa révérence Un joueur exemplaire à tout point de vue et qui quitte son club de coeur malgré lui, non pas pour des raisons liées directement à son âge, mais par principe. Depuis quelques semaines, le départ définitif à la retraite de l'ancien joueur international et désormais ex-capitaine d'équipe inamovible du WA Tlemcen, en l'occurrence Anwar Boudjakdji, ne fait plus de doute du côté des Zianides. Pur produit de l'école du Widad, un club qui a d'ailleurs enfanté toute une pléiade de footballeurs très talentueux, Anwar Boudjakdji aura connu une très longue et belle carrière au plus haut niveau, et à laquelle il s'apprête à mettre fin aujourd'hui, presque la mort dans l'âme. Un joueur exemplaire à tout point de vue et qui quitte son club de coeur malgré lui, non pas pour des raisons liées directement à son âge, mais par principe. Agé aujourd'hui de 37 ans, Anwar Boudjakdji est largement encore capable d'évoluer au plus haut niveau, à l'image d'un Amar Ammour qui continue de faire les beaux jours du CR Belouizdad, ou bien d'un Lounès Bendahmane avec la dernière saison passée avec le CABBA, prouvant ainsi que malgré le poids des années, il pouvait rendre encore de très précieux services au club phare des Zianides. Mais la nouvelle équipe dirigeante du WA Tlemcen, a visiblement décidé de mettre «en retraite», un élément de la trempe de Boudjakdji, au moment où ce dernier pensait sérieusement donner un ultime coup de main à son club de coeur qui a d'ailleurs rétrogradé en Ligue 2, au terme de la précédente saison. D'ailleurs, le Widad de Tlemcen a aussi décidé de mettre carrément à la retraite un autre élément très expérimenté, et qui a toujours figuré parmi les derniers authentiques cadres, au sein des Bleu et Blanc, en l'occurrence Rabie Kherris. Mais contrairement à ce dernier, Anwar Boudjakdji a eu le très grand privilège de porter les couleurs de deux très grands clubs ténors du football national, en l'occurrence le CR Belouizdad, et surtout la prestigieuse JS Kabylie. Boudjakdji qui avait pour rappel effectué toutes ses classes au WA Tlemcen, club de sa ville natale, et avec lequel il avait gagné ses premiers galons en équipe première, notamment au poste d'arrière gauche, avait fait parler à l'époque de l'équipe qui avait remporté une Coupe arabe, et aussi deux finales de coupe d'Algérie. C'est aussi l'ancien sélectionneur de l'EN durant l'année 2001, en l'occurrence Abdel Djadaoui, qui le convoquait pour la première fois avec les Verts, au même titre que les Djabelkhir, et autre, ancien portier n°1 de l'ES Sétif Belhani. Une nouvelle génération montante très prometteuse au sein de laquelle Anwar Boudjakdji allait progressivement se frayer un chemin de choix, d'abord avec le CRB, puis ensuite sous les couleurs des prestigieux Canaris du Djurdjura, notamment aux côtés du keeper de la JSK et de l'EN, en l'occurrence Lounès Gaouaoui. Un dernier titre en date de champion d'Algérie, glané haut la main avec la JS Kabylie, au terme de la saison 2005-2006, avant de retourner à Tlemcen, pour endosser à ce jour les couleurs du WA Tlemcen. Un come-back dans la capitale des Zianides, précédé à l'époque par un très court passage au MC Oran. Mais c'est surtout en 2004, lorsque le Belge Leekens prenait les rênes de la barre technique des Verts, que Boudjakdji avait charmé le technicien flamand. D'ailleurs, à cette époque, Georges Leekens était convaincu que le joueur Anwar Boudjakdji possédait de grandes qualités physiques et techniques, et surtout représentait à ses yeux le profil idéal du footballeur algérien capable d'effectuer une carrière professionnelle en Europe. Il est vrai que Boudjakdji était doté d'un gabarit hors du commun, et d'un coup de tête largement à la supérieure, le tout agrémenté d'une frappe des deux pieds qui a souvent fait mouche. Anwar était d'ailleurs sur le point de retrouver le prestigieux Anderlecht, mais à cause d'une méchante blessure, le destin en avait décidé autrement pour ce joueur qui a aujourd'hui le très grand mérite d'avoir toujours su imposer le respect total autour de lui, grâce à son fair-play. Tous ceux qui ont côtoyé de près ou de loin Anwar Boudjakdji sur les différents terrains de football du pays, sont unanimes à reconnaître que ce type de footballeur a toujours été un véritable authentique exemple à suivre. Mais comme il nous le confiait encore dernièrement dans ces mêmes colonnes, Anwar Boudjakdji regrette que beaucoup de jeunes footballeurs soient aujourd'hui plus obnubilés par l'argent que par leur carrière, et finissent par brûler toutes les étapes. Aujourd'hui, un joueur comme Anwar Boudjakdji s'apprête à rejoindre dans l'anonymat, et surtout dans l'ingratitude presque totale de la part de son club de coeur, la longue liste des joueurs mis en retraite dans l'indifférence, avant lui et ils sont légion dans notre pays. Une chose est quasiment sûre: le WA Tlemcen vient de perdre un de ses meilleurs enfants et au moment où le club phare des Zianides en a vraiment le plus besoin.