Des dizaines de personnes ont été blessées lorsque la police marocaine a réprimé par la force une manifestation devant le parlement à Rabat pour dénoncer la grâce accordée à un pédophile espagnol, reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants marocains. Les blessés parmi lesquels des journalistes et des photographes ont été transportés à l'hôpital, selon des correspondants de presse sur place., « C'est une répression tout à fait disproportionnée. Il n'y a qu'une seule explication, c'est que l'Etat n'a aucune explication", s'est indigné Fouad Abdelmoumni, un économiste présent lors de la manifestation. Il faut reconnaître que la grâce de ce pédophile était une faute, car il ne mérite pas cette grâce", a indiqué pour sa part Abdelali Hamieddine, député et membre dirigeant du parti Justice et développement, au pouvoir depuis janvier 2012. « Les Marocains ont le droit de manifester quand ils ressentent l'humiliation et les forces de l'ordre n'ont pas le droit d'intervenir avec autant de violence », a-t-il ajouté. « C'est la première fois que je participe à une manifestation parce que je suis outrée par cette grâce qui a permis de libérer ce pédophile », a déclaré de son coté une jeune étudiante. «L'Etat défend et protège le viol des enfants marocains. La dignité des Marocains est bafouée », a dénoncé un autre protestataire. Mardi, le roi Mohammed VI a « ordonné la libération de 48 prisonniers espagnols (...) en réponse à une demande formulée (...) par le roi Juan Carlos », qui a effectué à la mi-juillet une visite officielle au Maroc. Selon les médias, l'homme dont les manifestants contestent la libération est âgé de 60 ans et a été reconnu coupable en 2011 du viol de 11 enfants âgés de 4 à 15 ans. Il avait été incarcéré à la prison de Kenitra, au nord de Rabat. Il aurait déjà regagné son pays samedi. Outre Rabat, des manifestations similaires ont été dispersées par la force à Tanger et à Tétouan, au nord du Maroc, a-t-on indiqué.