Le président iranien Hassan Rohani a déclaré hier à l'adresse des Occidentaux que la seule façon de communiquer avec son pays était le dialogue et non les sanctions, à l'issue de sa prestation de serment. «On ne peut pas faire céder le peuple iranien (sur ses droits nucléaires) par les sanctions et les menaces de guerre», a déclaré M.Rohani, 64 ans, lors de son discours devant le Parlement en s'adressant aux pays occidentaux qui ont imposé des sanctions économiques sans précédent qui étranglent l'économie du pays. «La seule solution pour parler avec l'Iran est le dialogue sur un pied d'égalité, le respect mutuel pour faire baisser les hostilités», a ajouté le septième président de la République islamique, au lendemain de son investiture. «Si vous voulez une réponse appropriée, n'utilisez pas le langage des sanctions mais plutôt celui du respect», a-t-il encore insisté. «La transparence est la clé de la confiance, mais elle ne peut être à sens unique et sans mécanisme pratique dans les relations bilatérales et multilatérales», a déclaré M.Rohani en faisant allusion aux négociations nucléaires. «La détente, la confiance mutuelle et constructive déterminent notre chemin. Je déclare clairement que nous n'avons jamais cherché la guerre avec le monde», a-t-il dit. Il a également tenté de rassurer les monarchies arabes du Golfe qui accusent Téhéran à s'ingérer dans leurs affaires intérieures. «Je déclare que la République islamique d'Iran cherche la paix et la stabilité dans la région. L'Iran est un port de stabilité dans notre région troublée. Nous ne cherchons pas à changer les frontières et les gouvernements. Le régime politique de chaque pays dépend de la volonté de sa population», a-t-il détaillé. Il a également insisté sur le fait que le 14 juin, jour où il a été élu dès le premier tour, «les électeurs avaient voté pour la modération et contre l'extrémisme». M.Rohani a conclu son discours en présentant la liste de son gouvernement qui comprend des technocrates ayant déjà servi pour la plupart dans les gouvernements de l'ancien président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997) et de l'ancien président réformateur Mohammed Khatami (1997-2005). Le président du Parlement Ali Larijani a affirmé que le vote de confiance interviendrait dans une semaine. Pour la première fois, des responsables étrangers avaient été invités à assister à la cérémonie de prestation de serment.