Le probable futur ministre iranien des Affaires �trang�res, Manouchehr Mottaki, est un diplomate de carri�re qui prendra son poste en pleine p�riode de crise nucl�aire et de tensions avec les �tats-Unis. Manouchehr Mottaki, 52 ans, s'est signal� r�cemment par ses d�clarations en faveur d'une reprise totale des activit�s nucl�aires ultra-sensibles, tout en poursuivant le dialogue avec les Europ�ens. Il a �t� ambassadeur en Turquie entre 1985 et 1989 et au Japon de 1994 � 1998. Entre Ankara et Tokyo, il a �t� directeur g�n�ral du minist�re pour l'Europe occidentale et vice-ministre charg� des Affaires consulaires et juridiques. Il remplace Kamal Kharazi, qui a occup� le poste pendant les deux mandats successifs du pr�sident r�formateur Mohammad Khatami, entre 1997 et 2005. Durant les huit derni�res ann�es, la politique de d�tente du pr�sident Khatami a permis la normalisation des relations entre l'Iran et les pays arabes mais aussi les pays europ�ens. En f�vrier 2004, M. Mottaki a �t� �lu d�put� lorsque les conservateurs ont remport� la majorit� absolue des si�ges du Parlement. Il occupe actuellement la pr�sidence du comit� charg� de la s�curit� nationale au sein de la Commission des Affaires �trang�res du Parlement, qui a souvent adopt� des positions tr�s tranch�es sur les questions strat�giques comme le nucl�aire. Titulaire d'une ma�trise de sciences sociales obtenue � l'universit� de Bangalore en Inde avant la R�volution, il faisait partie des �lus du premier Parlement sous la R�publique islamique. Il parle couramment anglais mais aussi l'ourdou et le turc. M. Mottaki, auquel le Parlement doit encore accorder sa confiance, prendra la t�te de la diplomatie iranienne alors que l'Iran entre dans de nouvelles turbulences avec l'Occident � cause de ses activit�s nucl�aires. R�cemment, il a critiqu� les n�gociations entre l'Iran et l'Union europ�enne sur le nucl�aire, et a d�fendu la reprise des activit�s d'enrichissement d'uranium, actuellement suspendues. "Apr�s la lev�e des scell�s � l'usine de conversion d'Ispahan, l'Iran est pr�t � poursuivre les n�gociations avec les Europ�ens pour lever �galement ceux pos�s sur les installations d'enrichissement de Natanz et reprendre le cycle du combustible nucl�aire", a d�clar� M. Mottaki. Il y a quelques mois, il d�clarait � la t�l�vision d'Etat que l'Iran "ne devait pas accorder aux Europ�ens un r�le plus important qu'ils n'en ont en r�alit�, car leur politique de la carotte et du b�ton est men�e sous la pression des Am�ricains et de sionistes". M. Mottaki a exprim� sa d�fiance vis-�-vis des Europ�ens en d�clarant en mai : "Nous n'avons jamais de garantie de la partie adverse qu'il n'y aura pas de r�solution contre l'Iran au Conseil de s�curit� ou au conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'�nergie atomique (AIEA)". L'AIEA vient d'adopter � l'unanimit� une r�solution exigeant de l'Iran de revenir sur sa d�cision de reprendre ses activit�s de conversion d'uranium. Le dossier nucl�aire devrait cependant rester entre les mains du secr�taire du Conseil supr�me de la s�curit� nationale, poste auquel le dur Ali Larijani devrait remplacer le pragmatique Hassan Rohani. Par ailleurs, les dirigeants iraniens ont insist� r�cemment sur le fait que les grandes lignes de la politique �trang�re iranienne �taient trac�es par le guide supr�me lui-m�me, l'ayatollah Ali Khamenei, en concertation avec les autres gouvernants.