Le cofondateur d'Apple au cinéma Présenté en clôture du Festival du cinéma indépendant de Sundance, en janvier dernier, Jobs sort sur les écrans nord-américains le 16 août (le 21 août en France), précédé d'un buzz incontournable. Le cinéma indépendant a pris de court Hollywood avec Jobs, première biopic du cofondateur d'Apple, décédé en 2011 et incarné par Ashton Kutcher, alors que Sony développe son propre film sur l'inventeur du Mac avec Steve Wozniak, l'autre «père» de la marque à la pomme. Présenté en clôture du Festival du cinéma indépendant de Sundance, en janvier dernier, Jobs sort sur les écrans nord-américains le 16 août (le 21 août en France), précédé du buzz qui accompagne immanquablement tout ce qui concerne Apple ou son légendaire cofondateur. Accueilli tièdement lors de sa présentation à Sundance, le film retrace une vingtaine d'années de la vie de Steve Jobs, de la création d'Apple dans un garage californien à son retour triomphant, en 1996, à la tête de l'entreprise qu'il avait créée avant d'en être écarté. Réalisé par Joshua Michael Stern et écrit par Matt Whiteley, Jobs semble plus enclin à glorifier l'inventeur visionnaire de l'iPod qu'à explorer les aspects plus controversés du personnage, même s'il consacre quelques scènes à son caractère difficile, à la rupture brutale avec sa petite amie enceinte ou son refus initial de reconnaître l'enfant. Lors du salon MacWorld/iWorld en janvier dernier à San Francisco, Ashton Kutcher avait reconnu être très intimidé par son rôle. «Jouer un type sur lequel tout le monde a un jugement ou des critiques à faire, c'est vraiment, vraiment effrayant», déclarait-il. L'acteur de 35 ans, qui se présente volontiers comme un «geek» et investit lui-même dans des start-up, a visionné des centaines d'heures de vidéos de Steve Jobs afin de reproduire sa démarche et sa diction. Il a poussé le sens du détail jusqu'à adopter le très strict régime alimentaire de Steve Jobs, «en ne mangeant et buvant que des fruits et du jus de carotte pendant un mois». Résultat: des douleurs insoutenables qui lui ont valu un passage à l'hôpital, deux jours avant le début du tournage. «Il enchaînait les échecs». Le film, tout comme son sujet, n'a pas manqué de faire grincer quelques dents, notamment celles du cofondateur d'Apple, Steve Wozniak - interprété par Josh Gad dans Jobs -, qui a publiquement fait part de ses réserves. Le créateur des premiers ordinateurs de la marque Apple I et Apple II, digère mal une scène du film dans laquelle on voit Steve Jobs lui décrire le potentiel extraordinaire de systèmes d'exploitation qu'il vient de créer. ««Steve me fait la leçon sur le potentiel des ordinateurs, alors que c'était exactement la situation inverse», expliquait-il récemment au Los Angeles Times. «Steve n'a jamais créé un grand ordinateur. A cette époque, il enchaînait les échecs. Il était incroyablement visionnaire, mais il n'avait pas la capacité de mettre en pratique» ce qu'il imaginait. «Cela m'étonnerait que ce film dépeigne la réalité», concluait-il. Ashton Kutcher a répondu à ces critiques dans The Hollywood Reporter, observant notamment que Steve Wozniak voulait que sa contribution à Apple «soit représentée comme égale» à celle de Steve Jobs. «Mais clairement, le film s'appelle Jobs. C'est sur Steve Jobs, sur l'héritage de Steve Jobs, donc je pense que (le film) se concentre davantage sur sa contribution à Apple». Il remarque aussi que Steve Wozniak «est payé par un autre studio pour défendre leur propre film, et son avis est lié à cela». Sony prépare en effet avec Wozniak sa propre biopic de Steve Jobs, basée sur la biographie officielle de Walter Isaacson. Le projet n'en est encore qu'au stade de l'écriture du scénario, qui a été confiée à Aaron Sorkin, l'auteur oscarisé du film de David Fincher sur Facebook The Social Network. Le scénariste a déjà révélé qu'il construirait le film en trois scènes de trente minutes, qui décriraient Steve Jobs à travers le lancement de trois produits phares de la marque. Ni le réalisateur, ni l'acteur qui incarnera Steve Jobs n'ont été choisis pour le moment.