Le problème est étroitement lié au civisme du citoyen Annaba la Coquette est en passe de perdre son statut. L'hygiène dans les quartiers laisse à désirer. En dépit des efforts consentis dans la gestion des déchets urbains, la prolifération des rongeurs et des moustiques est à l'origine de nombreux désagréments. Dans les quartiers et cités, l'image est insupportable. Dans la vieille ville, le Cours de la Révolution, la Colonne, cité Saf-Saf, cité des Orangers, cité Police, cité Cnep ainsi que l'Aadl et même au niveau de la ruelle qui mène vers la rentrée principale de la wilaya, pour ne citer que ces endroits, les touristes et les visiteurs sont happés par un spectacle des plus affligeants. Dépotoirs à ciel ouvert, eaux stagnantes, caves nauséabondes peuplées de rats, égouts éventrés, routes et trottoirs formés de nids-de-poule et tant d'autres anomalies composant une réalité qui étouffe en premier lieu les Annabis. «Nous avons un grand problème avec l'APC, les agents de nettoiement ne sont pas obligés de ramasser des tonnes d'ordures ménagères dans des quartiers de la ville où leur enlèvement ne se fait pratiquement jamais», nous a déclaré un habitant du quartier populaire la Colonne où nous avons constaté l'existence d'une décharge qui n'a jamais été vidée de ses ordures, et qui d'ailleurs n'avait pas lieu d'être à proximité du CEM Souidani-Boudjemaâ. Une vérité confirmée par plusieurs autres habitants du même quartier. Entre déchets ménagers et eaux usées, la situation va à la catastrophe au niveau du carrefour du Croissant-Rouge. «Les citoyens ont leur part de responsabilité, le manque de civisme chez certains est flagrant. Ces derniers ne respectent pas les heures de ramassage et déposent leurs ordures ménagères à toute heure de la journée», a martelé notre interlocuteur. Un habitant de la place d'Armes nous accoste pour dénoncer le manque d'hygiène dans son quartier, où il jure par tous les saints que «jamais un ramassage n'a été opéré dans le quartier du côté de Hammam El Kaïd ou dans les autres rues de la vieille ville». «Seuls les balayeurs passent de temps à autre pour ramasser quelques ordures», devait-il dire avec amertume. Le décor est le même dans toutes les rues et ruelles du chef-lieu de la wilaya ainsi que les communes et localités de cette wilaya, victime de la célèbre formule de ses responsables on va voir..., «nous avons prévu...» En fait, toutes les promesses faites par les responsables de cette wilaya n'ont jamais été tenues, notamment par les ex-locataires de l'Hôtel de ville de Annaba pour la réhabilitation de l'image de marque de la Coquette. Quant aux nouveaux occupants des lieux à l'APC, c'est le wait and see. En attendant, Annaba croule, sans alarmisme de mauvais aloi, de nouveau dans l'insalubrité. Un constat que l'on ne pourra pas occulter. Les quartiers ne sont pas nettoyés et sont envahis par une nuée de moustiques, une dure situation soutenue par le défaut d'éclairage public. Voilà que l'objectif de clochardisation de la ville des «99 Coupoles», est atteint. Aujourd'hui, les habitants de la ville de Sidi Abou Marouane Echarif, demandent l'assainissement de leurs rues et ruelles. Depuis cinq ans, la situation, en termes d'assainissement, n'a pas évolué d'un iota. Elle s'est plutôt dégradée. Les ordures ménagères sont toujours déposées de façon anarchique. Et l'on revient à dire, une fois de plus, qu'en l'absence d'une véritable adhésion du citoyen à cet effort collectif, il ne faut surtout pas s'attendre à ce que les choses changent dans le sens souhaité, notamment en cette époque, où l'indifférence et le laxisme des gouverneurs de Annaba est à son apogée. Selon certains, le problème est étroitement lié au civisme du citoyen. Si ce dernier continue, à «verser» dans cette indifférence inouïe, la ville sera la plus grande décharge d'ordures de l'Algérie. D'autres n'hésitent pas à dire carrément que la police spécialisée dans l'environnement est totalement absente. Seul l'acte de «sévir» est en mesure de faire face aux comportements de certains récidivistes, de redresser relativement la situation désolante dans laquelle sombre la ville. Celle-ci convoitise un horizon touristique. Un statut qui honore certainement la ville de saint Augustin. Et si Annaba, pour reprendre les propos d'un responsable, a du mal aujourd'hui à être une ville tout court, comment pourra-t-elle faire pour mériter le choix d'être promue au statut de ville touristique. C'est dire que cette ville qui dispose pourtant de tous les atouts et autres commodités pour être classée parmi les meilleures villes du pays doit sérieusement être prise en charge avant qu'il ne soit trop tard. Faut-il que les habitants se consacrent eux-mêmes à la gestion de leur quartier?