La bibliothèque, un véritable espace de lecture L'Acte DE LIRE est piété et la pratique de la lecture libération. Nous poursuivons nos brèves réflexions sur la lecture que nous inspire «la petite bibliothèque de l'été». La lecture personnelle, dans le silence de soi, est en même temps point de départ et d'arrivée d'un nouvel esprit humain. La lecture est une activité de l'être doué de raison. Et la raison est d'apprendre à lire pour découvrir le monde et, par ainsi, chacun forme sa propre pensée. Enfant ou adulte, chaque lecteur est orienté par la seule lecture bien conduite, c'est-à-dire bien apprise, vers l'entrée-miracle d'une civilisation. FERHAT ABBAS, un homme, un visionnaire... de Hocine Mezali (Ed. El Dar El Othmania, Alger, 2011, 305 p.): «... À cette époque, pas seulement à Alger, mais dans toute l'Algérie, une question claire, animée d'une colère significativement nationaliste, s'est posée: ́ ́Quel but poursuivait De Gaulle si ce n'est d'anéantir les espoirs nés de la longue marche des AML? ́ ́ Cette question me semble assez pertinente pour agir comme une sorte de flashback pouvant amener le lecteur à vivre le récit ou les récits que nous offre ingénieusement Hocine Mezali. [...] Hocine Mezali, journaliste hors classe, révélé et confirmé par la presse nationale, au style ferme et déterminé, à l'opinion libre et de bon sens, à la mémoire soucieuse d'être juste malgré l'âge et la complexité de l'actualité, nous raconte donc, à travers ses recherches incessantes et, en touches discrètes et significatives, ses souvenirs, ses rencontres et ses lectures très personnelles, une vie d'homme algérien. [...] Le récit est passionnant comme un roman, il en a la structure et même le tempo.» ALGERIE de Yasmina Khadra (auteur) - Reza (photographe), Beau-Livre (broché), format (34x29) cm, éd. Michel Lafon, Neuilly-sur-Seine, 2012, 208 p. (Distribué par Edif 2000, Alger): «La poésie est encore de ce monde, Dieu merci! - engagée par les grands auteurs qui aiment leur pays, elle devient éminemment conscience humaine et reflet de vie intérieure. Paru en ce cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, le bel ouvrage intitulé Algérie est un hymne éclatant et serein, plein d'une poésie au relief retentissant, fidèle au passé et à l'actualité. Il est conçu conjointement par Yasmina Khadra (né à Kenadsa, 1955), notre talentueux écrivain, internationalement connu - ici, doux poète amoureux de l'Algérie, sa Terre Maternelle - et son ami Reza Deghati (né à Tabriz, 1952), iranien, humaniste, célèbre photographe reporter (en l'occurrence, photographe culturel), un précieux complice à l'oeil objectif d'une rare et esthétique vérité. [...] Que chacun de nous chante l'Algérie, même impuissant, même affaibli, même mourant! Chanter pour chanter pour s'entendre chanter, pour qu'un chant pareil au nôtre quelque part sur terre, nous revienne comme un bien tellement attendu, comme un rêve réalisé: nous vivons pour nous faire connaître et reconnaître, pour révéler aux sourds et aux aveugles que les Algériens sont tous fiers de l'être et s'offrent aux Autres comme Âme soeur pour tout avenir de pensée juste, capable d'apaiser le coeur humain. «L'Algérie ne se raconte pas, elle se vit. Il ne vous reste qu'à boucler vos valises», nous avertit Yasmina Khadra dans son Algérie. Il a raison, suivons le guide de Lucia, cette «lumière» présente qui anime la mémoire intime et à laquelle s'adresse l'auteur.» L'ORGANISATION SPECIALE DE LA FEDERATION DE FRANCE DU FLN de Daho Djerbal (Chihab Editions, Alger, 2012, 446 p.): «L'ouvrage qui nous intéresse ici est une quête minutieuse de la réalité physique, morale et bien sûr politique de la Fédération de France du FLN. Il se veut, en filigrane, en quelque sorte dynamique d'une mise au point entre histoire et mémoire et, tout particulièrement, enseignement pour tous les Algériens qui éprouvent le besoin légitime de connaître leur histoire et, par parenthèse, qui ont aussi le droit de contribuer à son écriture en recueillant ce qui reste de mémoire chez les citoyens vivants. L'important est d'être le plus sûrement possible dans la réalité des faits historiques. Une erreur, un contresens, une appréciation non contrôlée, et nous voilà dans l'innommable, dans l'absurde mortel. Il faut laisser la place à l'historien et promouvoir les résultats de ses recherches. Gardons-nous des manoeuvres et des manoeuvriers, notre Histoire est aussi notre histoire personnelle, à la fois fondamentale, structurée, évolutive et permanente. [...] J'y vois une belle présentation de son travail par l'exemple de recherche que met sous nos yeux Daho Djerbal qui est historien de profession, non professeur d'histoire.» LES AMOURS D'UN JOURNALISTE de Abderrahmane Zakad, (éd. ACA [À Compte d'Auteur], Alger, 2012, 342 p.): «Abderrahmane Zakad, sous le titre, à contrepoint, nous conte «Les Amours d'un journaliste», un Algérien découvrant qu'à une certaine époque l'Algérie vivait sans gaz ni pétrole! Sous ce titre anodin, paisible, tendre et doux, étonnant et détonnant, que nous cache l'auteur? Or, des choses sérieuses de la vie y sont décrites. L'auteur nous parle, avec des mots de chez nous, du bonheur et des souffrances des hommes, des ambitions politiques des uns, des magouilles des autres et aussi de beauté quand il décrit avec audace, poésie et vérité des situations où s'animent formidablement ses personnages (dont on devine plusieurs) et même les animaux et quand il peint des paysages familiers tristes ou superbes de son pays...[...] Il a cette juste parole populaire, légendant subtilement l'illustration de la page 1 de la couverture: «Lorsqu'on interdit à la vérité d'entrer par la porte, elle entrera par la fenêtre. [...] Comment considérer l'édition à compte d'auteur de l'ouvrage Les Amours d'un Journaliste, autrement qu'un acte de courage de Abderrahmane Zakad, on peut le dire, de passion à contribuer à l'évolution de la littérature algérienne, sans aucun doute, de bonne volonté, faire oeuvre pie pour la jeunesse, très certainement.» À suivre: La Petite bibliothèque de l'été 2013 dans Le Temps de lire de mercredi prochain.