Le Ramadhan a coïncidé, cette année encore, avec la saison estivale et a réduit les vacances de moitié, mais cela n'a pas empêché les adeptes de la grande évasion estivale de mettre le cap sur les routes des vacances. Une fois la fête de l'Aïd El Fitr célébrée, les estivants ont pris d'assaut le littoral de Annaba, qui a, dès la fin du mois sacré, renoué avec le rythme estival. Les Annabis assistent ainsi à une affluence des estivants venant de diverses wilayas. Le bal des visiteurs vers la ville de Sidi Akacha, les Sables d'or et autres plages a été ouvert par des bus entiers de citoyens venant, notamment en excursion de Guelma, Souk Ahras et Tébessa, entre autres, wilayas centrales. Le retour en force de cette méthode d'organisation de tourisme local a permis une animation particulière pour la région. Aussi, tous ceux qui choisissent Annaba pour leurs séjours estivaux, repartent assurément charmés de par les multiples sites historiques qu'ils auront visités. Les ruines romaines accueillent généralement des gens avides d'immortaliser des images pittoresques avec le coucher du soleil en arrière fond. Les 80 kilomètres de plages que compte Annaba font le charme de l'antique Hippone. C'est dire que les Aoûtiens sont, comme à l'accoutumée, de retour pour faire tourner la saison estivale. En dépit de la stagnation de la qualité des prestations de services, cadre de vie déplorable, Annaba qui n'est plus cette Coquette, demeure la première destination des vacanciers et des touristes qui n'ont pas hésité à mettre le cap sur la sirène de Annaba. Comme chaque été, les désagréments ne manquent pas: circulation routière infernale, insalubrité, dégradation du cadre de vie, routes défoncées, mais surtout le manque d'animation nocturne. Ce dernier est ressenti cependant comme une frustration à Annaba. Le passage «éclair» du Festival de la chanson citadine et du malouf, qu'a abrité la wilaya de Annaba, n'a pas suffi à faire sortir la ville de sa torpeur en matière d'animation. Toutefois, Annaba est toujours cette destination prisée par les visiteurs nationaux et étrangers. Les hôtels et stations balnéaires de Séraidi, qui ont affiché un manque à gagner flagrant en raison du mois de Ramadhan ont, dès le premier jour de l'Aïd El Fitr, remonté la pente avec l'arrivée en masse des estivants. Les propriétaires d'établissements hôteliers se sont préparés à cette échéance pour accueillir dans les meilleures conditions les vacanciers. «Nous avons eu quelques fêtes de mariage, séminaires et des couples en voyage de noces durant le mois de juin», nous dira le gérant d'un hôtel huppé de Annaba. «Alhamdou Lillah, la saison commence à tourner et les estivants en provenance de diverses régions commencent à affluer, nous affichons complet jusqu'au 20 juillet», a ajouté notre interlocuteur, le sourire aux lèvres. Ainsi, hôteliers et restaurateurs tirent profit de cette présence massive des estivants. «C'est la pleine saison et les professionnels du secteur se sont mis à la vitesse de croisière. Même les appartements privés sont complets. Le propriétaire d'une agence immobilière au centre-ville dira, à ce propos, que «les prix de la location pour une semaine, quinze jours, varient entre 35.000 et 65.000 DA», selon les commodités et l'emplacement de l'appartement. Ainsi, une semaine après l'Aïd El Fitr, la saison estivale à Annaba, bat son plein. Selon un responsable de la direction du tourisme de la wilaya de Annaba, «rien que pour la période du 9 août au 9 septembre, nous misons sur 2 à 3 millions de visiteurs». En effet, le constat est un vécu à Annaba où le nombre de visiteurs venus du Centre, de l'Ouest et surtout du Sud est repérable à travers les plaques d'immatriculation des véhicules circulant dans la ville. Aussi, il est enregistré plus de 50.000 véhicules de touristes tunisiens venus passer leurs vacances à Annaba. Certaines familles rencontrées en bord de mer, ont loué des villas et y ont passé le mois de Ramadhan. Cet afflux de nos amis et voisins tunisiens qui s'explique par l'instabilité politique et l'insécurité des lieux, a poussé des milliers de Tunisiens à mettre le cap sur «Annaba la Coquette». Ainsi, la ville de Lalla Bouna demeure toujours au rendez-vous, avec la saison estivale, bien que cette dernière ait été amputée par l'arrivée du mois sacré qui a réduit de moitié les vacances. Une raison qui n'a pas découragé les adeptes des vacances.