Les jihadistes d'Al Qaîda ont lancé une nouvelle offensive contre les régions à majorité kurde du nord de la Syrie, faisant au moins 17 morts et poussant à l'exode de nombreux habitants, a indiqué hier une ONG. Leur assaut visait à reprendre Ras al-Aïn, une ville stratégique dont ils ont perdu le contrôle le mois dernier aux dépens des Kurdes. Selon un militant kurde, l'offensive s'inscrit dans l'objectif plus global, pour l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (Eiil), de s'emparer du nord de la Syrie afin d'y établir un «califat» à cheval sur l'Irak et la Syrie. Cette région a été abandonnée l'an dernier par l'armée régulière aux combattants kurdes, selon l'Observatoire, syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). «Des combats intermittents se poursuivent dans la région d'Asfar Najjar et dans les environs de Tal Halaf», a précisé ce témoin. Il a précisé que les «habitants fuient en masse vers la Turquie», voisine. Selon l'Osdh, un infirmier et un ambulancier du Croissant Rouge kurde, ainsi que quatre combattants kurdes et 11 jihadistes ont trouvé la mort dans les combats. Dans la province de Homs (centre), les rebelles ont attaqué un point de contrôle d'une milice pro-régime dans une région à majorité chrétienne, tuant six civils et cinq miliciens, selon cette ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays. Pour sa part, l'agence officielle Sana a affirmé que toutes les victimes étaient des civils qualifiant les assaillants de «terroristes». De nombreux chrétiens habitent à Wadi Nassara, une vallée à l'ouest de Homs près du célèbre château croisé, le Krak des chevaliers, qui est aux mains des rebelles. La population a triplé dans cette vallée qui accueille beaucoup de chrétiens de Homs et des environs. Par ailleurs, Amnesty International a qualifié de «prisonniers de conscience» le peintre Youssef Abdelké et Adnane al-Débés, arrêtés le 18 juillet à Tartous, sur la côte. Ils sont membres du Parti d'action communiste (interdit) et du Comité de coordination pour le changement national et démocratique (Cccnd), opposition syrienne de l'intérieur qui rejette la militarisation de la révolution contre le pouvoir en Syrie et l'intervention de forces armées étrangères.