Rendez-vous est pris pour 2020, pour qu'une de nos universités figure parmi le top 500 universités au monde. La tradition veut qu'à chaque fois les universités algériennes occupent la queue des divers classements des universités du monde. Cette fois-ci, c'est encore pire, puisque aucune université algérienne ne figure sur la liste des 500 premières universités au monde. L'Algérie est hors classement. C'est ce qu'a révélé le fameux classement de Shanghai dans son édition de 2013, publiée jeudi dernier par l'Université Jiaotong. Pas une surprise, tant l'Université algérienne n'a jamais eu l'honneur de figurer sur le tableau depuis 2003. D'ailleurs, même le classement de Cybermetrics l'a classée parmi les mauvaises universités au monde. La meilleure université algérienne, en l'occurrence l'université Mentouri de Constantine n'a pas pu dépasser la 2 168e place selon la dernière édition de Cybermetrics rendue publique en janvier 2013. Pis encore, l'Ecole nationale d'informatique (ESI), considérée comme un pôle d'excellence en Algérie a reculé cette année pour se positionner au 4 743e rang! Réagissant au mauvais classement de nos universités, faut-il le rappeler, le département de Harraoubia a imputé la situation aux systèmes de classement qui ne prennent pas en considération la politique adoptée par l'Etat algérien, afin de développer son système d'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ainsi, nos responsables demandent implicitement de mettre en place un système de classement spécial pour que l'on figure forcément parmi le top 500, tout en ignorant que ce genre de classements compétitifs sont universels. Ces derniers se basent sur la recherche universitaire sans considérer la qualité de l'enseignement, les lauréats Nobel et Fields parmi les enseignants et anciens diplômés, le nombre de publications, chercheurs cités au cours des cinq années précédentes et sur le nombre d'enseignants chercheurs ainsi que sur la visibilité de l'institut sur le Web qui représente une nouvelle tendance imposée par le développement technologique actuel. Certaines réactions, notamment des pays européens, ont dénoncé le fait que ce classement néglige les sciences humaines et sociales. Toutefois, même en prenant en compte cet argument, aucune université algérienne ne figurera parmi le top 500. Nos responsables se contentent de dire qu'il n'y a pas lieu de comparer nos universités à celles des pays développés et ce, bien sûr, au lieu d'assumer au moins une partie de leur responsabilité en admettant la situation catastrophique de l'Université algérienne. Pourquoi après 50 ans d'indépendance et malgré les sommes astronomiques consacrées annuellement à ce secteur, l'Université algérienne recule d'une année à l'autre? Ensuite, en dépit de nos moyens et nos compétences humaines qui font le bonheur des grandes institutions de recherche au niveau mondial, il n'y a pas encore lieu de comparaison avec d'autres universités? L'espoir est permis, heureusement. Nos responsables nous donnent rendez-vous en 2020! Une période suffisante pour préparer plus de 80 000 chercheurs titulaires de doctorat. Donc, attendons ce rendez-vous. Il convient de rappeler, par ailleurs, que comme le dicte la tradition depuis toujours, le top 20 universités parmi les 500 universités classées sur les 17.000 universités dans le monde sont américaines. Par contre, en France, référence historique des Algériens, la meilleure université, à savoir, l'Université Pierre et Marie Curie a occupé le 37e rang, suivie de celle de Paris-Sud Orsay à la 39e place puis de l'Ecole normale supérieure de Lyon à la 71e classe. La nouveauté de cette année réside dans le fait que des universités des pays émergents ont pu s'imposer, notamment la Chine, Taïwan et Hongkong où au moins 42 universités figurent parmi le top 500 alors que seulement 16 universités ont été parmi les 500 premières universités, il y a dix ans.